Depuis le 18 septembre, une séquence vidéo de 30 secondes prétendant montrer des suspects brûlés vifs au Mali au lendemain d’une attaque terroriste circule sur le réseau social X. En réalité, la vidéo est en ligne depuis au moins une semaine avant ces événements.

La courte séquence a généré 192, 8 k vues en 48H. Elle été postée par ce compte qui se présente comme militant pour l’autodétermination de l’Awazad. Un texte en arabe illustre la vidéo. Selon la traduction automatique, des Maliens sont accusés de « brûler des membres de la tribu Fullan » et le régime traité de « raciste ».

La vidéo montre un groupe d’individus calcinant deux personnes à l’aide de pneus et de liquide inflammable. La scène se déroule sur une route goudronnée. A côté, trois tricycliques de couleur jaune sont stationnés. Le son est inaudible.

Les recherches inversées réalisées à partir de captures d’écran de la vidéo n’ont donné aucun résultat. Benbereverif a alors examiné les commentaires sous le post. La plupart contiennent soit de messages de compassion, de récits coraniques ou d’ironie à l’endroit de l’armée malienne.

Démenti des internautes

Cependant, d’autres internautes ont démenti l’information, affirmant que l’événement ne s’est pas déroulé au Mali. C’est le cas de cet internaute qui déclare que la vidéo est liée à la Côte d’Ivoire. Cet autre internaute avance d’autres détails sur l’origine et le contexte supposés de la vidéo.

(Voir la capture d’cran d’écran ci-dessous).

Avec la requête : « En côte d’Ivoire, la population brûle deux homosexuels parce que le président ivoirien veut ‘’faire comme les français’’ en autorisant le mariage gay », Benbereverif a pu remonter à cette publication de l’internaute Antoine Grosjean. (Voir la capture du post en dessous).

Vidéo en ligne depuis le 9 septembre

Le post date du 9 septembre 2024 et prétend que la scène s’est déroulée en Côte d’Ivoire. Courant août, des manifestations contre l’homosexualité ont lieu sur les réseaux sociaux et dans les rues d’Abidjan. Mais Benbereverif n’a pas trouvé de preuves prouvant que la vidéo a été prise en Côte d’Ivoire. Ni les sources officielles ni les médias reconnus ne parlent d’un tel événement.

Il est cependant évident que la vidéo n’a aucun lien avec les dernières attaques ayant ciblé le camp de gendarmerie de Faladiè et la base militaire 101 près de l’aéroport, à Bamako.