La capture d’écran d’une publication sur X, annonçant la sortie du Mali d’une « Organisation internationale du livre », circule. Cette publication, assimilable à de l’humour, n’a rien de sérieux.
« Scandale du livre : le Mali se retire de l’organisation internationale du livre (Officiel) » est la légende qui accompagne la publication sur un compte X. Le compte est localisé en Côte d’Ivoire et suivi par plus de 18 000 personnes. La publication est illustrée par une photo du colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement malien.
Le post intervient après la réaction des autorités maliennes à la suite de la publication par un officier supérieur des FAMa d’un livre polémique. Pour les autorités maliennes, « certains paragraphes […] portent de prétendues incriminations graves de violation des droits de l’homme par les FAMa avec la complicité de la hiérarchie militaire et des sabordages à l’égard de l’Etat du Mali », selon un communiqué officiel.
Il n’existe pas d’« organisation internationale du livre »
Nos recherches nous ont permis de savoir qu’il n’existe pas d’organisation internationale du livre à proprement parler. À l’échelle mondiale, c’est l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) qui joue le rôle de la promotion des livres et de la lecture. Par exemple, l’UNESCO désigne chaque année une capitale mondiale du livre pour promouvoir le livre et la lecture. En 2024, c’est la ville de Strasbourg en France, qui a été choisie comme capitale mondiale du livre.
Néanmoins, il existe des organisations internationales qui s’occupent de différents aspects du livre, comme la Fédération internationale des associations de bibliothèques (IFLA), la Fédération européenne et internationale des libraires (EIBF), le Forum international des auteurs (IAF), et l’Association internationale des éditeurs (IPA), qui collaborent avec l’UNESCO pour la sélection de la Capitale mondiale du livre.
En résumé, il n’existe pas une « organisation internationale du livre » et donc le Mali ne peut pas se retirer d’une organisation qui n’existe pas. Nous pensons d’ailleurs que la publication a un but satirique et qu’elle a été mal comprise. Nos tentatives pour entrer en contact avec l’auteur du post, Hervé Doumbia, ont été infructueuses.