Sur le réseau social WhatsApp, une capture d’écran accompagnée d’une note vocale présente deux clichés des travaux de l’artiste australienne, Patricia Piccinini, comme une punition divine. Et qu’il faut obligatoirement partager pour se mettre à l’abri du prétendu malheur divin.
Sur cette capture d’écran, on voit deux portraits : visiblement des créatures, plus ou moins avec des formes humaines. A gauche, ce serait une « femme » nue assise avec ses enfants. A sa droite, se trouve une autre image sur laquelle sont exposées apparemment deux personnes accrochées l’une à l’autre. La tête de l’une posée sur l’épaule gauche de l’autre. Elles donnent l’air d’une mère avec son enfant.
Cette capture d’écran mettant en avant ces créatures est accompagnée d’une note vocale en langue songhoy dans des groupes WhatsApp. L’auteur y explique : « Quelqu’un vient de m’envoyer cette photo. Selon lui, c’est une personne qui, en étant en train de déformer volontairement le nom du prophète Mohamed, s’est retrouvée dans cet état. » Il ajoute : « Selon la source, tout individu ayant reçu cette image ne doit pas la garder pendant plus de 4 jours sans la partager avec 24 autres individus. S’il ne le fait pas durant ces 96 heures, Dieu enverra un malheur sur lui. »
L’œuvre de l’artiste Patricia Piccinini
En tentant de remonter à la source de cette capture d’écran, à travers une recherche inversée, nous tombons sur cette page Facebook ici où elle est publiée depuis mai 2018. En juillet 2019, nos confrères d’Africa Check ont réalisé un travail de vérification ici sur une image similaire à celles sur la capture d’écran et ont conclu que c’était « un vieux canular » partagé par des internautes nigérians.
Une recherche inversée des deux images permet également de trouver leur source dans plusieurs publications comme ici ou là. Ces deux clichés comme celui vérifié par nos confrères d’Africa Check sont tous des œuvres de l’artiste australienne, du nom de Patricia Piccinini. Sur son site, on trouve aussi des clichés de ces œuvres. En légende ici, on peut lire en français : « Paysage en cuir, 2003, Silicone, polyuréthane, cuir, humain ». Ces œuvres de l’artiste australienne, faut-il le rappeler, ont été exposées à la Biennale de Venise en 2003. Il ne s’agit nullement de créatures divines ou d’un malheur venant de Dieu.
h en cuir, 2003
Silicone, polyuréthane, cuir, humain h Paysage en cuir, 2003
Silicone, polyuréthane, cuir, hum