Depuis plusieurs semaines, une information affirmant que le gouvernement malien aurait interdit le commerce aux étrangers circule sur TikTok, Facebook et WhatsApp. C’est faux. Aucune décision officielle n’interdit aux étrangers d’exercer le commerce au Mali.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs vidéos virales prétendent que « le Mali a désormais réservé le petit commerce aux seuls Maliens ». Certains internautes affirment que les autorités de transition auraient pris une mesure nationale pour interdire toute activité commerciale aux étrangers. De nouvelles publications TikTok et Facebook lient les fermetures de boutiques mauritaniennes à une prétendue décision « patriotique » du gouvernement visant à « rendre le commerce aux Maliens ».
Après vérification, aucun texte officiel, décret ni communiqué gouvernemental ne confirme une telle mesure.
Toutefois, Aboubacar Sidiki Fomba, membre du Conseil national de transition (CNT), a effectivement appelé publiquement à la fermeture du commerce aux non-ressortissants de l’AES. Cet appel reste une position personnelle et politique, sans valeur juridique ni caractère officiel. Aucune décision du gouvernement malien ne l’a entérinée à ce jour.
Un contexte diplomatique tendu avec la Mauritanie
L’infox s’inscrit dans un contexte bien réel puisque, depuis mars 2025, les relations entre le Mali et la Mauritanie connaissent des tensions économiques et diplomatiques liées aux expulsions de Maliens par Nouakchott. Selon Bankassur Afrik / CEWA MAG (5 septembre 2025), la fermeture de nombreux commerces mauritaniens au Mali est intervenue en réaction à ces expulsions. Les faits parlent d’eux-mêmes : le 2 mars, la Mauritanie expulse plusieurs centaines de Maliens ; le 15 mars, des commerces mauritaniens sont fermés à Bamako par des jeunes ; début septembre, les contrôles se renforcent et s’étendent à un plus grand nombre de boutiques.
Le Mali n’a pas interdit le commerce aux étrangers. Les fermetures constatées visent uniquement les commerçants en situation irrégulière, sans distinction de nationalité, même si le cas de la Mauritanie reste particulier en raison des tensions diplomatiques récentes. À ce jour, aucune loi, réforme ou décret ne réserve l’exercice du commerce exclusivement aux Maliens.
