La capitale malienne, Bamako, a accueilli, du 18 au 20 septembre, le forum sur le développement de l’agriculture pour l’harmonisation des politiques agricoles pour élaborer une vision cohérente et partagée.
L’objectif de cette rencontre est de renforcer le système agricole dans les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) – afin d’en faire un levier puissant pour réduire l’extrême pauvreté et faire face aux changements climatiques.
L’agriculture dans l’espace AES fait face à de nombreux défis, notamment les conditions climatiques extrêmes (sécheresses, inondations), la dégradation des sols (désertification, approvisionnement), le manque d’infrastructures et d’accès à l’eau, aux intrants modernes, mais aussi l’insécurité et les conflits.
Une agriculture de subsistance
Les économies sont essentiellement dépendantes de l’agriculture et de l’élevage. Reste que l’agriculture demeure, pour l’essentiel, une agriculture de subsistance, dominée par des petites exploitations familiales et reste peu équipée.
La transformation des systèmes alimentaires dans l’espace AES passent par des investissements ciblés pour accroitre la productivité, favoriser l’innovation et renforcer la sécurité alimentaire. Selon la Banque mondiale, la part de l’agriculture dans le PIB varie considérablement selon les pays. En 2024, Il était de 33,45% au Mali, 18,59% au Burkina Faso et près de 40% au Niger.
Depuis l’annonce de leur retrait de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) en mois de mai 2025, les pays de l’alliance se sont engagés dans une lutte implacable contre le « terrorisme » et la sauvegarde des acquis de l’intégration régionale.
Le Sahel reste une région dépendante de l’aide extérieure à travers des organisations internationales et d’autres partenaires. Alors que 70% de la population vit en milieu rural.
L’accès à l’eau permettra le développement de l’irrigation pour accroitre la productivité et la résilience des communautés mais aussi améliorera les chaines de valeur agro-alimentaires pour répondre à la demande des consommateurs urbains. Tout en créant de l’emploi pour les femmes et les jeunes ruraux.
Défis et opportunités
Selon L’Économiste du Faso, le potentiel de terres agricoles dans l’espace de l’AES est estimé à 94 623 989 ha et en est de 3 273 500 ha. Ces pays ont un potentiel élevé en terre cultivable. Le Mali seul dispose d’un potentiel en terres irriguées inestimable grâce aux barrages de Manantali, Sélingué, Markala et le seuil de Talo, plaçant le Mali dans les premiers rangs des pays de la Confédération en matière de maitrise d’eau, avec un potentiel irrigable estimé à plus de 2.2 millions d’hectares.
Le développement de l’agriculture dans l’espace AES est synonyme de stabilité régionale, de paix, de cohésion sociale et de renforcement de la sécurité alimentaire. Elle est la principale source de revenus des populations rurales.
Ces actes nécessiteraient un engagement politique considérable de la part des dirigeants et une volonté de compromis de la part des trois États du Sahel. Ils devraient, également, tenir compte des politiques sectorielles de chaque État. Ce processus pourrait favoriser une utilisation plus efficace et efficiente des ressources et stimuler la croissance économique de l’espace.
