Le mois de Ramadan est décidément celui des femmes, qui deviennent des bonnes à tout à faire : préparer le plat de l’aube, servir, continuer avec les autres tâches ménagères. Dans ce récit fictif, Anassa Maïga nous invite, une journée, à la découverte de la vie d’Aïcha, à Gao.
Il est 2 h du matin. Le muézin appelle pour réveiller les femmes qui doivent préparer le Souhour, le repas pour ceux qui observent le jeûne pendant le ramadan. Dans toutes les familles où il y a des jeûneurs, les femmes s’activent à préparer tard dans la nuit. Aïcha, très fatiguée, se fait réveiller par sa belle-mère, qui était débout depuis plus d’une heure pour faire ses prières surérogatoires.
Malgré la fatigue et qu’elle se soit couchée tard, vers minuit, Aïcha se met aussitôt à préparer le repas. En moins de deux heures de temps, elle finit et doit réveiller les jeûneurs pour qu’ils mangent. A 4 h, le muézin appelle une deuxième fois pour réveiller les jeûneurs; mais, dans sa famille, Aïcha doit aller taper devant chaque porte, sinon, l’appel du muézin ne suffit pas et certains ne se réveilleront jamais.
Malgré son enfant de six mois qu’elle porte au dos, Aïcha ne dort plus, elle doit ramasser les tasses et faire la vaisselle.
S’occuper des enfants
Il est 5 heures. Aïcha prie et se recouche pendant deux heures avant de se réveiller pour préparer les enfants, qui doivent aller à l’école.
A peine le temps d’arranger un peu les chambres, il est 8 h moins, l’heure d’aller au marché. A Gao, le soleil apparaît dès 6 h, et à partir de 8 heures la température frôle les 40 degrés. Depuis que le mois de ramadan a commencé, Aïcha fait tout pour faire vite ses achats et rentrer pour éviter la chaleur infernale au dehors.
Aujourd’hui, en rentrant à la maison, Aïcha trouve sa belle-sœur Kadi, qui sort le linge sale et se prépare à faire la lessive. Aïcha, au lieu d’aller se reposer, se met en tenue pour venir aider Kadi. A 14 heures déjà, elle reprend du service. Avec l’aide de Kadi et de sa belle-mère, Aïcha prépare avec amour et courage, plusieurs plats qui doivent être prêts avant 18h, l’heure de la rupture.
Les hommes peuvent aider
L’Imam de mon quartier pense que, malgré leurs journées de travail, les hommes peuvent aider les femmes à faire les tâches ménagères, comme le faisait le Prophète Muhammad (PSL). « Rares sont les femmes qui ont le temps de lire le Coran, de se rendre aux lieux de prières et de prêches à cause des tâches ménagères qui reviennent à elles seules. Si elles sont aidées dans ces tâches par les hommes, elles peuvent aussi accomplir toutes les actions demandées durant ce mois béni », ajoute l’imam
Après la rupture, Aïcha a pris le temps de faire encore la vaisselle avant de se rendre à la mosquée pour la longue prière. Elle doit continuer à supporter cela durant un mois, sans jamais se plaindre, parce que c’est « son rôle », selon la culture et la religion.