#Bagadadji2020-Mopti : la restitution parlementaire, un devoir pour chaque député
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#Bagadadji2020-Mopti : la restitution parlementaire, un devoir pour chaque député

Les députés élus sont au service de tout le pays à l’Assemblée nationale. Mais les circonscriptions électorales respectives ont aussi droit à des séances de restitution sur les lois votées. Malheureusement, cet exercice démocratique peine à prospérer chez les députés élus à Mopti depuis un certain temps.

Depuis le 8 mars, date officielle du lancement de la campagne électorale du 1er tour des élections législatives prévues pour le 29 mars 2020, les affiches et les meetings politiques sont visibles dans la « Venise malienne ». Les réseaux sociaux aussi font partie des nouvelles stratégies d’approche des candidats les plus futés pour toucher les potentiels électeurs, y compris les indécis et les dubitatifs. Le chemin à parcourir pour porter une écharpe vert, jaune, rouge pour le début de la nouvelle législature du 2 mai 2020 est parsemé d’embûches.

Être député d’une circonscription est une grande responsabilité. Contrairement à ce que peuvent penser quelques-uns qui, une fois élus à l’Assemblée nationale, font  leurs bagages pour la capitale et n’ont cure du temps d’écoute et d’échanges à accorder à leurs concitoyens pour recenser leurs préoccupations et les faire acheminer sur les tables de prise de décisions au niveau national.

Le député a aussi des responsabilités

«Un député, c’est d’abord le messager du peuple au parlement et il est obligé de faire une mise à jour sur les différentes missions qui lui ont été assignées dans l’exercice de ses fonctions. Il est aussi le porte-voix des électeurs pour faire des interpellations parlementaires ou voter des lois organiques qui doivent être, à leur tour, sanctionnées par des séances de restitution au niveau local. », explique un candidat aux élections législatives dans le cercle de Mopti. Avant d’ajouter : « Le député est à l’échelon supérieur des postes électifs du cercle et cette place n’est pas le fruit du hasard».

Le député n’a pas que des privilèges comme l’immunité parlementaire. Il a aussi des devoirs vis-à-vis de sa circonscription électorale. Les prérogatives sous-jacentes au mandat de député vont de mèche avec le respect strict du principe de redevabilité, un indicateur de taille des tendances du jeu démocratique qui facilite une accessibilité communautaire et une participation active des acteurs locaux aux différents programmes de développement.

Baki Kayentao, un commerçant au marché Sakarawel de Gangal, quartier de Mopti, compte beaucoup sur ces nouvelles élections pour que les choses changent. «La restitution est un très bel apprentissage pour nous, dit-il. À travers elle, chaque concitoyen se sent concerné et impliqué dans les prises de décisions locales. J’espère que les futurs députés de Mopti privilégieront les séances de restitutions à chaque intersession. Ils doivent nous écouter, nous comprendre pour pouvoir mieux parler de nous et de nos préoccupations au parlement.»

« Calvaire quotidien des milliers de déplacés »

Le cercle de Mopti, avec ses 15 communes, traverse une situation sécuritaire inquiétante. Une sortie rapide de cette situation chaotique et la fin du calvaire quotidien des milliers de déplacés exigent un choix judicieux des élus. De ce point de vue, les populations du cercle de Mopti n’ont plus droit à l’erreur. Les élus qu’elles choisiront doivent être à l’écoute et au service des populations nécessiteuses, car ils sont les interlocuteurs privilégiés et permanents des services déconcentrés de l’État, des maires, des milieux socio-professionnels et des associations.

À défaut d’avoir un siège local ou une permanence de député pour l’accueil et la réception de ces concitoyens, ces élus doivent être au chevet des populations pour mieux s’imprégner de leurs réalités. Ils seront également tenus de participer aux manifestations officielles de la localité et de relayer les problèmes et les préoccupations de la communauté à l’hémicycle pour la recherche de solutions adéquates.

La restitution parlementaire, après chaque intersession, est un devoir primordial du parlementaire à l’égard de ces concitoyens. Et il ne doit en aucun cas s’y soustraire.  Mais cet exercice démocratique hautement important est devenu facultatif voire optionnel pour les députés élus dans le cercle de Mopti depuis un certain temps. Ils ne se donnent plus la peine de prôner cette politique de proximité recherchée avec les citoyens.

Les populations de Mopti ont plus que jamais besoin d’assistance et d’une prise en charge particulière de leurs préoccupations quotidiennes à l’Assemblée nationale. Cette mission d’urgence d’information et de mobilisation sur l’état de gravité de la conjoncture actuelle est du ressort des élus, qui seront issus des élections législatives du 29 mars 2020.

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