#Bagadadji2020 : au lieu de l’abstention, le vote sanction
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#Bagadadji2020 : au lieu de l’abstention, le vote sanction

Le blogueur Fousseini Togola estime les urnes doivent servir à faire un vote sanction contre les élus qui ont déçu les attentes. Pour lui, c’est ce qui s’est passé avec les députés candidats tombés dès le 1er tour des élections législatives, tenu le 29 mars.

Sanctionner dans les urnes les candidats ayant déçu les attentes peut s’avérer un moyen idéal pour pousser chaque élu au travail. Si le peuple est incapable de reconnaitre parmi les candidats en lice celui qui jouera pleinement son rôle une fois élu, il est capable de les sanctionner après sur la base de leurs actes. 

Une prise de conscience des électeurs s’est fait sentir dès le premier tour des législatives de 2020. Le 29 mars dernier, la surprise a été grande pour certains candidats qui ont été éliminés dès le premier tour. 

À Dioïla, dans la région de Koulikoro, Mamadou Diarrassouba, candidat du Rassemblement pour le Mali (RPM) à sa propre succession, a été largement plébiscité par les citoyens de sa circonscription. Quand j’ai cherché à comprendre pourquoi il a eu autant de voix alors qu’il y a d’autres candidats, Abdou Mariko, jeune enseignant de la zone, m’a fait remarquer : « C’est un travailleur. Il a beaucoup contribué à la lutte contre le chômage chez nous. Contrairement à beaucoup de députés, il nous fait toujours des comptes rendus ». Il est certes au 2e tour, mais en ballottage favorable, ajoute M. Mariko. 

À Niafunké, dans la religion de Tombouctou, le chef de file l’opposition malienne, Soumaïla Cissé, candidat de l’Union pour la république et la démocratie (URD) à sa propre succession, est élu dès le premier avec 60% des voix, alors qu’il est toujours aux mains de ses ravisseurs. 

Des candidats tombés dès le 1er tour

Par contre, d’autres candidats sont tombés dès le premier tour. Les électeurs les attendaient de pied ferme pour les sanctionner. C’est à croire que les gigantesques moyens investis dans la campagne n’ont servi à rien. Ils n’ont pas réussi à acheter la conscience des citoyens qui ont décidé de prendre leur destin en main. Moussa Diarra du parti CODEM en commune IV , Belco Bah du parti UM-RDA à Niono , Idrissa Sankaré de l’ASMA-CFP à Bankass ainsi que Issa Togo de l’Adéma-PASJ à Koro sont tous des candidats à leur propre succession. Ils ont été vaincus dès le premier tour. 

La sanction du peuple, une leçon de vie politique

Cette sanction du peuple ne peut que servir d’expérience pour les hommes politiques. Si chaque dirigeant a conscience qu’il est sanctionné s’il ne travaille pas, il sera obligé de s’investir pour le développement de sa localité. C’est pourquoi cette sanction populaire doit être objective. Aucun sentiment de fraternité ou autre ne doit l’empêcher, si nous voulons réellement avoir les résultats escomptés. 

Grâce à la sanction populaire, les mauvais hommes politiques pourront être transformés en homme vertueux. La politique de la vérité, du concret, pourra se substituer à celle du mensonge qui prévaut présentement dans notre pays. Les hommes politiques bénéficieront, du coup, de la confiance du peuple. Ce dernier pourra s’engager à les accompagner dans leurs initiatives. 

UMRDA : Union malienne-Rassemblement démocratique africain 

RPM : Rassemblement pour le Mali

ASMA-CFP : Alliance pour la solidarité au Mali-Convergence des forces patriotiques

Adéma-PASJ : Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice

CODEM : Convergence pour le développement du Mali

URD : Union pour la république et la démocratie

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