Historien des sciences, Oumar Koné propose de former les professionnels des médias à l’utilisation efficace de l’intelligence artificielle (IA) pour lutter contre la désinformation au Mali.

L’IA est une branche de l’informatique qui simule le processus d’intelligence humaine (IH). Dans leur ouvrage Intelligence artificielle  (Editions De Boeck Supérieur, 2020), François Cazals et Chantal Cazals décrivent l’IA comme  « le projet de réaliser des machines capables de comprendre et de répliquer l’intelligence humaine ».

L’une des composantes de l’IA est le deep learning, ou « apprentissage profond », un processus complexe qui permet aux ordinateurs de générer des grandes quantités de données (Big Data). Dans le domaine de la presse, les journalistes doivent traiter et diffuser des informations fiables, souvent en temps réel, des fois en fouillant dans des quantités importantes de données générées ou sélectionnées par les algorithmes.

Un moyen de lutte contre la désinformation 

Les campagnes de désinformation et les fake news sont souvent orchestrées grâce aux algorithmes de l’IA, qui permettent de générer des images, des sons, des vidéos et de manipuler des documents pour tromper le public. Il est donc essentiel de former les journalistes et les autres acteurs de l’information aux nouvelles technologies de l’IA.

Sans cette formation, les journalistes et autres acteurs de médias risquent d’être dépassés et de ne pas remplir leur mission correctement, surtout dans un contexte où ces technologies évoluent rapidement.

Un professionnel des médias formé à l’IA sera plus compétent dans la collecte, l’analyse et le traitement des informations générées ou sélectionnées par l’IA. Cela est particulièrement pertinent au Mali, qui est confronté à une prolifération de fausses informations, notamment en lien avec la violence armée dans le centre et le nord du pays.

Allouer des fonds pour la formation à l’IA

Pour assurer le succès de cette formation, toutes les organisations qui doivent promouvoir l’accès à une information fiable au Mali sont appelés à s’impliquer, à commencer par le gouvernement. Celui-ci devrait allouer des fonds aux écoles et universités enseignant le journalisme, ainsi qu’aux structures de presse, pour développer des programmes de formation à l’IA appliquée aux médias. Tous les acteurs de l’information (producteurs, rédacteurs, reporters, chroniqueurs, blogueurs, vidéastes, influenceurs, etc.) devraient bénéficier de cette formation.

Les ONG, qui soutiennent objectivement les médias dans le partage d’informations fiables, ont également un rôle important à jouer. Elles peuvent organiser ou parrainer des ateliers de formation et faciliter des stages de mobilité pour les professionnels des médias dans des structures plus avancées dans la maîtrise de l’IA dans d’autres pays.