A Bamako, le dimanche est le jour où surviennent beaucoup d’accidents. Cela est dû aux multiples cortèges de mariage caractérisés généralement par l’excès de vitesse et l’incivisme en circulation.
Comme le chante le célèbre duo Amadou et Mariam dans leur hit, « Les dimanches à Bamako (‘’c’est le jour de mariage’’) ». Sauf qu’en plus de la joie, de l’ambiance festive et du bruit des klaxons d’un lieu s’invitent les bruits des sirènes des ambulances, l’atmosphère des urgences et la tristesse des parents et proches.
En effet, les dimanches, lors de la célébration des mariages, nous assistons à une occupation anarchique des grandes voies : voitures en excès de vitesse, surchargées de personnes, et supports à trois sur des motos en mode acrobatie.
De la fête à l’ambulance
S’il y a un phénomène qui inquiète lors des mariages, à Bamako, c’est bien les cascades en moto dans les cortèges. Hélas, les dimanches, beaucoup sortent pour célébrer le mariage d’un proche mais finissent la journée sur un lit d’hôpital aux urgences ou souvent même à la morgue. La manière dont certains manifestent leur joie lors des mariages constitue un vrai danger, pas seulement pour eux, mais également pour les autres usagers de la circulation.
Le constat est très alarmant. « Quand je travaillais aux urgences à l’hopital Gabriel Touré, il était fréquent de voir les dimanches des accompagnateurs des mariés venir s’enquérir des nouvelles de leurs proches blessés dans des accidents survenus dans les cortèges de mariage. », confirme Kalilou Niaré, interne à l’Hôpital du Mali. Malick Sylla, un agent de la protection civile, témoigne : « Les dimanches, on s’attend à beaucoup plus d’interventions à cause des cortèges de mariage bien entendu. C’est souvent des enfants mins et les victimes peuvent être nombreuses si des voitures sont concernées. »
Interdire les cortèges ?
« Le vrai problème, c’est le laisser-aller des autorités routières qui ne prennent pas les dispositions nécessaires pour faire respecter le code de la route et punir l’incivisme des citoyens. On doit tout simplement interdire les cortèges de mariage qui ont causé assez de morts », s’indigne Kassoum Traoré, étudiant à la Faculté des sciences économiques et de gestion (FSEG). Des propos qui ne font pas l’unanimité. Fatoumata Diarra, agente à la mairie de Kalabancoro, appelle plutôt à la sensibilisation : « Il serait radical d’interdire les cortèges de mariages. C’est devenu partie intégrante de notre culture et c’est possible de le faire de manière civilisée. Il faudrait juste sensibiliser les familles des mariés sur les conséquences néfastes ».
De toutes les façons, les autorités ne peuvent pas régler tous les problèmes. La seule solution est la prise de conscience collective au sein de la population. Les gens doivent tout simplement être conscients du danger.
Il est important de prendre ses précautions, les dimanches, et appeler les autorités à prendre leur part de responsabilité. En attendant, sans vouloir parodier la célèbre chanson du duo Amadou & Mariam, les dimanches à Bamako sont effectivement jour d’accidents. Donc, ambiance mais prudence.
Cet à nous de prendre les mesures pour la protection de nos enfants sinon les autorités s’en fiche