Les autorités maliennes avaient décidé de procéder à des contrôles sur le port du casque de protection, à partir du 1er décembre 2022, suivis de l’application effective de la réglementation à compter du 1er janvier 2023. Cela, conformément à la mise en œuvre des recommandations issues du Conseil des ministres du 24 août 2022.
Mais face à la réticence de certains usagers et le contexte socioéconomique, exacerbé par la vie chère, elles ont abandonné l’approche répressive pour privilégier la sensibilisation. Déjà le ton était donné avec la 18e édition de la Semaine nationale de la sécurité routière, du 21 au 26 novembre 2022, à travers tout le pays, sous le thème « Respect de la limitation de vitesse et port du casque de protection, une nécessité vitale ».
L’Agence nationale de la sécurité routière (ANASER) est la cheville ouvrière de la mise en œuvre de cette décision pour les conducteurs de motos et leurs passagers (selon l’article 27, alinéa 1 du Code de la route), appuyée par les agents de la police du Groupement de la sécurité routière (ex-Compagnie de la circulation routière). L’Anaser a mené, avec des gendarmes, de vastes campagnes de sensibilisation avec la remise symbolique des casques de protection à certains usagers, à la veille des fêtes de fin d’année 2022, période de grande mobilité urbaine et sur les principaux axes routiers pour le contrôle de la vitesse.
Cri de cœur
Lors de la cérémonie de clôture de ladite Semaine nationale, la ministre des Transports et des Infrastructures, Mme Dembélé Madina Sissoko, a lancé un cri de cœur à l’endroit des utilisateurs d’engins motorisés à 2 ou 3 roues pour qu’ils adhèrent au port du casque de protection. Cet outil protège des traumatismes crâniens en cas d’accident de la circulation routière.
Durant la semaine, l’ANASER, en partenariat avec le Comité national de sécurité routière, a animé des conférences-débats dans les milieux jeunes sur l’importance du port de casque de protection. Elle a sensibilisé dans les carrefours et points stratégiques dans les centres urbains et sur les axes routiers interurbains et diffusé des messages par voie de presse.
Dans la même dynamique, d’importants lots de casques ont été offerts à certains ministères et structures, notamment le département en charge de la Sécurité, celui de la Jeunesse ainsi que les personnes handicapées, en guise d’accompagnement et d’incitation des porteurs d’uniformes au port du casque.
Taux insuffisant
Pour le directeur général de l’ANASER, Ousmane Maïga, le port du casque est très important pour la sécurité du conducteur d’un engin de 2 à 3 roues et son passager.
Aussi, a-t-il rappelé, une récente évaluation du taux de port de casque de protection réalisée par ses services fait-il état de 8% pour les conducteurs. Un taux qu’il juge « insignifiant », car nettement en deçà des attentes du gouvernement malien .
Par ailleurs, apprend-on, en cas d’accident à vélo, moto ou tricycle, « la tête est touchée plus d’une fois sur trois. Pour ces accidents, 3 décès sur 4 sont dus à un traumatisme crânien. Le port du casque réduit de 80% la gravité des traumatismes crâniens ».