Au fur et à mesure que la ville de Bamako s’agrandit, la circulation routière se densifie. L’esprit de civisme étant le moins partagé chez les usagers de la circulation, les risques d’accidents de la route sont élevés. Face à cet état de fait, il urge de réguler et faciliter le trafic sur les routes.
A Bamako, les infrastructures routières viables sont moindres par rapport au nombre de plus en plus important d’usagers de la route. La circulation, occupée par tous types d’usagers et de véhicules sur des routes inadéquates, génère un flux important. Pour faciliter la mobilité routière et fluidifier le trafic, il faudrait mettre en place des dispositifs appropriés.
Nous nous intéressons à deux dispositifs de sécurité et de facilitation de la mobilité routière de plus en plus nécessaires dans la circulation à Bamako. Une fois mis en place et assurés en permanence sur les routes, ils permettront de réguler la circulation et d’amoindrir les risques d’accidents. Il s’agit des feux tricolores sur les grands axes routiers à forte mobilité et de la construction davantage de voies destinées à la circulation d’une catégorie donnée d’usagers de la route.
Installer plus de feux de signalisation
« Les feux de signalisation servent à réguler le trafic routier au niveau des intersections. Ils permettent de retenir au bout d’un moment le passage à certains usagers de la circulation venant d’un sens, désirant aller vers un autre, tout en l’accordant au même moment à d’autres usagers de la circulation quittant d’un sens pour un autre », explique M. Mohamed Diamoutènè, moniteur d’auto-école à Kalaban-coro.
Sans feux de circulation au niveau d’une intersection, tous les usagers de la route peuvent croire avoir, au même moment, la priorité de passage dans les différents sens de circulation, ajoute notre interlocuteur. Les feux tricolores de signalisation permettent de réguler la circulation et d’éviter les risques de collision entre usagers.
Bien que bon nombre d’usagers de la route à Bamako violent ces feux au quotidien, occasionnant nombre d’accidents de la route, leur absence aux lieux qu’il faut est bien encore plus grave et cause plus de dégâts. L’ordre de passage dans ces lieux dépend du plus téméraire et cascadeur à la fois. A quelle acrobatie certains ne se donneraient-ils pas pour forcer le passage ? C’est bien ce qui arrive d’ailleurs sur les axes routiers où les feux tricolores tombent en panne des jours et des semaines durant et où des agents de la circulation routière ne comblent pas le vide laissé.
A l’ère de la révolution technologique, Bamako doit arriver à assurer une installation fonctionnelle pérenne des feux de signalisation tricolores sur ses axes routiers, très nécessaires aujourd’hui pour réguler le trafic qui se fait de plus en plus dense.
Construire de plus en plus de voies réservées
La cohabitation entre divers types d’usagers de la route sur des chaussées plus ou moins étroites et dégradées favorise des bouchons interminables ainsi que des accidents de la circulation. Les risques de choc sont élevés. L’application des règles de prudence en circulation, tel que le respect des distances de sécurité entre véhicules, ne serait que très difficilement possible.
C’était d’ailleurs pour arriver à décongestionner les voies routières de la capitale que le gouvernement du Mali a décidé de la mise en place, depuis 2019, de la mesure dite de « circulation alternée ». Une mesure qui vise à fluidifier la circulation en réduisant considérablement les embouteillages aux heures de pointe (entre 7 heures et 9 heures et entre 16 heures et 19 heures) sur cinq grandes voies de la capitale malienne.
Bamako tire profit de cette mesure qui facilite véritablement le trafic, le bout d’un temps, dans la capitale. Mais, bien entendu, elle a été prise à défaut de l’existence de plus de voies routières et/ou de voies réservées. « Les voies réservées sont des voies spécialement dédiées à la circulation d’un type d’usagers de la route. Lorsqu’elles sont destinées aux motocyclistes par exemple, on parlera de pistes cyclables », nous explique M. Diamoutènè.
L’existence de plus de voies réservées est une solution plus efficace pour réduire le trafic sur les grands axes routiers de la capitale. Des voies spéciales réservées aux camions bennes et aux gros porteurs, d’autres réservées spécialement aux transports en commun, d’autres encore aux automobilistes contribueront à décongestionner la circulation. La nécessité est bien là.