L’accord pour la paix et la réconciliation (APR), la sécurité, la gestion de la transition, la corruption et la Covid-19 sont, entre autres, les sujets qui préoccupent les Maliens dans la 10e édition de l’enquête d’opinion « Mali-Mètre », publiée le 17 juin dernier, de la Friedrich-Ebert-Stiftung (FES).
« Qu’en pensent les Maliens ? » C’est l’intitulé de l’enquête, qui s’est déroulée du 8 au 26 mars 2021, dansle district de Bamako et l’ensemble des capitales régionales. Elle a concerné 2258 personnes âgées de 18 ans et plus.
Dans sa préface, Christian Klatt, Représentant résident de la Friedrich-Ebert-Stiftung, estime que « les enquêtes d’opinion sont appropriées pour orienter les décisions politiques et incitent les populations à s’engager dans la mise en œuvre et le suivi des politiques publiques. » Le sondage Mali-Mètre se présente comme un instrument d’analyse sociopolitique sur le Mali, et vise à « apporter une contribution au discours politique».
Sécurité et transition
Sur l’évolution de la situation au Mali en général, 33,1% des sondés estiment qu’il y a eu une amélioration au cours des 12 derniers mois contre 41,6% qui pensent que « la situation s’est détériorée ». Pour d’autres (24,2%), la situation est restée statique. Parmi les principaux défis, la lutte contre le chômage des jeunes, l’insécurité, la lutte contre l’insécurité alimentaire, la pauvreté.
Quant à la gestion de la transition, 65,5% des enquêtés, soit un tiers de la population, se disent satisfaits de la gestion de la transition en cours. Toutefois, le rapport souligne que 53,2% des sondés à Kidal ne sont pas satisfaits de cette gestion. Même inquiétude à Mopti où un tiers des enquêtés sont aussi insatisfaits.
Sans surprise, la lutte contre l’insécurité est au centre des attentes les plus prioritaires. Plus de la moitié des personnes sondées (57,6%) ont estimé la lutte contre l’insécurité comme une action prioritaire que les autorités de la transition devraient mettre en œuvre.
Covid-19 et APR
Par ailleurs, les résultats de l’enquête montrent que 54,3% de la population cible « accepteraient de se faire vacciner dès qu’un vaccin sera disponible » contre la pandémie de la Covid-19. Ce sont les femmes qui sont plus favorables à cette vaccination, avec un taux de 57,9% contre 50,7% pour les hommes. Les principales raisons évoquées sont « le manque de confiance au vaccin ou la crainte des effets secondaires (66,1%) ».
Aussi, le rapport souligne-t-il que près de deux tiers des Maliens n’ont aucune connaissance de l’Accord pour la paix (66, 1%) contre (15,7%), qui estiment en avoir une bonne connaissance. Sur son niveau d’avancement, « plus de sept Malien(ne)s sur dix [trouvent qu’il] n’a pas avancé ». Cependant, il est à signaler que certains citoyens, dans des localités comme Mopti, Tombouctou, Taoudéni, Ménaka et Bamako affirment qu’il y a eu une avancée dans la mise en œuvre. Ils représentent 20,0% de la population.
La relecture de l’accord ou sa modification est aussi vivement souhaitée, selon les conclusions du rapport de 97 pages.