A Bamako, l’urbanisation fait fléchir la courbe de fécondité
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A Bamako, l’urbanisation fait fléchir la courbe de fécondité

L’urbanisation de la capitale malienne, Bamako, affecte ses habitants. En l’espace de quelques décennies, le taux de fécondité y a chuté d’un peu plus de 1%, passant de 6 à 5 enfants par femme.

C’est probablement la méthode de planification familiale qui rencontre le plus de succès au Mali : l’urbanisation. Selon l’urbaniste française Monique Bertrand, qui vient de publier un atlas sur la capitale malienne, la démographie de la capitale croit de 5 à 6% annuellement. Cette forte croissance a un incident sur la fécondité des habitantes de la cité des trois caïmans, qui a chuté à 5 enfants par femme contre 6, la moyenne nationale par femme.

Les enquêtes démographiques, notamment l’EDS VI, soulignaient déjà les niveaux de variation démographique d’un milieu de résidence à un autre. Et selon le niveau d’instruction de la femme et l’âge du mariage, qui interviennent tardivement dans les centres urbains comme Bamako.

Décroisement de la natalité

Mais ce qui semble peser davantage dans le décroissement de la natalité dans les centres urbains, ce sont les contraintes économiques, obligeant les modestes ménages à contrôler la taille de leurs familles pour éviter de tomber dans la précarité.

A cela, il faut également ajouter les progrès en matière d’éducation des filles qui accèdent de plus en plus au niveau supérieur. Et par conséquent retardent leur mariage. Il ne faut pas non plus ignorer l’influence que subissent les habitants de la ville, en particulier les jeunes de plus en plus ouverts à la mondialisation.

Économie fragile

Aussi, c’est naturellement dans les centres urbains que l’offre contraceptive est la plus répandue et où les usagers rencontrent moins d’obstacles pour accéder aux informations et services de qualité.

Même s’ils sont moins visibles, d’importants progrès ont été accomplis dans les centres urbains en matière de planification familiale. Et la tendance devrait continuer pour les prochaines décennies qui verront se renforcer l’exode de nombreuses populations rurales vers les grandes villes, qui offrent plus d’opportunités et plus de services.

Toutefois, les infrastructures seront donc les grands défis des agglomérations maliennes dans un futur proche. La pression se fait déjà sentir alors que les axes stratégiques du pays sont difficilement accessibles. C’est pourquoi il faut accélérer la transition démographique pour mieux tirer profit de la croissance économique. C’est à ce prix que le pays pourra faire l’équilibre entre la pression démographique et sa fragile croissance économique.

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Les commentaires récents (1)

  1. Je trouve très intéressant votre article. On peut dire que l’urbanisation à Bamako doit être vraiment étudier en profondeur.