#GrossesseReussie : l’implication du conjoint dans le suivi bénéfique à la mère et au bébé
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#GrossesseReussie : l’implication du conjoint dans le suivi bénéfique à la mère et au bébé

Les railleries qu’ils subissent font se décourager les époux qui accompagnent leurs femmes enceintes pour les consultations prénatales. Pourtant, cette implication est bénéfique à la mère et à l’enfant.

« Il a été envoûté par sa femme », « il est l’esclave de sa femme », « il ne peut jamais dire non à sa femme » sont, entre autres, des propos qui font se décourager certains conjoints. Très souvent, la grossesse est considérée comme une affaire qui ne concerne que celle qui la porte et sa sage-femme.

Cela est dû, à mon avis, au manque d’informations, de sensibilisation concernant l’implication des conjoints dans le processus de suivi sanitaire de la femme enceinte. La grossesse n’est pas une maladie et nécessite une implication de tous : les deux parents et la sage-femme durant les périodes prénatale et postnatale.

La plupart des conjoints pensent que leur rôle se limite juste à couvrir la charge financière. La femme enceinte a besoin de la forte présence de son partenaire intime tant sur le plan psychologique que physique.

« Maris exemplaires »

Lors du Benbere Benkan du 18 septembre 2020, au Centre de santé communautaire (CSCom) de Yirimadio, en commune VI du district de Bamako, Diarra Kadiatou Camara, sage-femme, a expliqué qu’« accompagner sa femme au centre de santé permet au conjoint de connaître et de comprendre le rôle des sages-femmes ». Pour elle, les maris qui accompagnent leurs épouses au centre de santé sont des maris exemplaires. « Les papas modèles ne dépassent pas les 10%. Ce sont ceux qui se soucient le plus du bien-être de leur famille. »

L’affection de l’époux est importante pour une grossesse réussie. « Pendant une grossesse, le mari doit être à l’écoute de sa femme, la chouchouter, prendre bien soin d’elle. Pour que l’enfant soit intelligent, la maman doit rester heureuse durant toute la période de la grossesse », ajoute Mme Camara.

Le temps nécessaire manque à certains hommes en raison de leurs occupations professionnelles. Mais cela n’est pas une excuse : ils peuvent juste passer voir la sage-femme qui s’occupe de leur femme au moins une fois dans le mois. « Quand on laisse les femmes seules s’occuper de la grossesse, certaines femmes enceintes ne respecteront jamais toutes les consultations prénatales », affirme la sage-femme. Alors que l’absence de suivi régulier peut avoir des conséquences comme l’anémie, la fausse couche ou d’autres complications plus graves lors de l’accouchement.

Perte de valeurs

Selon le chercheur et historien Ibrahim N’Diaye, la vraie éducation de base n’est plus enseignée aux jeunes. C’est de là que vient l’ignorance du rôle que doit jouer un mari vis-à-vis de sa femme enceinte. En passant d’une civilisation à une autre, notre société a perdu certaines valeurs fondamentales. « Autrefois, les jeunes bénéficiaient d’une éducation spéciale du début de leur puberté jusqu’à leur mariage », explique-t-il. Ce socle de connaissances leur permettait d’assumer leur responsabilité vis-à-vis de leurs conjointes en état.

« D’abord, le jeune homme doit reconnaître que tous les êtres humains naissent égaux, qu’il n’y a pas de différence entre un homme et une femme. Ensuite, reconnaître la paternité du fœtus que porte son épouse afin de bannir tout doute. Et enfin, il doit satisfaire les besoins nécessaires de sa femme enceinte, la rendre heureuse et la protéger », poursuit l’historien.

L’implication du papa est loin d’être une faiblesse. Le mari joue un rôle très important dans le processus d’une maternité. Sa complicité est indispensable pour une grossesse réussie. « Un homme qui rend heureuse sa femme est invincible », conclut l’historien.

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