Mali : mettre fin au travail des enfants
Source : Iwaria
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Mali : mettre fin au travail des enfants

Le travail des enfants a d’énormes conséquences sur la scolarisation et l’avenir de ces derniers.

A 13 ans, B.F. n’arrivait plus à se concentrer sur ses études. Ainée d’une fratrie de six enfants, elle devait aider sa mère à s’occuper de ses frères et sœurs après le décès de son papa, en faisant du petit commerce. Comme c’est souvent le cas dans les modestes ménages au Mali, où le travail des enfants est une triste réalité.

Malgré son jeune âge, B.F. commence par la vente de produits aphrodisiaques avec la complicité d’une tante, qui faisait ce commerce, florissant à l’époque.

Au départ, elle menait cette activité parallèlement aux études. B.F. était en 7e année. Et ses clients se comptaient également parmi ses camarades de l’école. Petit à petit, la jeune fille prend goût à l’argent que génère son business. Avant de finir par décrocher de l’école progressivement. Et d’ajouter la coiffure à ses activités.

Ni un devoir, ni une obligation

Plusieurs années après, elle tombe gravement malade un jour. Elle décide, par la suite, d’arrêter de vendre les médicaments pour se consacrer désormais exclusivement à ses études. Une fois de plus, le besoin matériel se fait sentir. Mais cette fois, elle se tourne vers la tresse. Là aussi, sa santé fragile devient un obstacle. C’est à peine si elle arrive à terminer une tête par jour.

En classe de terminales, pour la 3e année consécutive, elle n’espère plus sur les études pour pouvoir s’en sortir. A 22 ans, son horizon est sombre. Issue d’une famille pauvre, elle n’a pas de mari pour l’aider à subvenir aux besoins de sa famille, pas de travail. « Je n’ai pas de rêve. J’ai arrêté d’en faire quand j’ai réalisé que je n’étais pas faite pour rêver grand », dit-elle.

Les enfants, contraints par les aléas de la vie de supporter sur leurs épaules les charges de la famille, ne sont pas des héros. Ce n’est ni un devoir, ni une obligation pour eux. Puisque la plupart du temps, ils y laissent leur vie, tombent malade. Certains perdent leur dignité. Le supplice est plus important pour ceux qui vivent dans les grandes villes dans des conditions très précaires. Ils ne bénéficient pas de la sécurité sociale.

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