Une étude qualitative, conduite dans le cadre du projet « Sini_Sanuma/ la SR pour Tous », a évalué les besoins des adolescents et jeunes, des femmes et des personnes en situation de handicap en matière de santé de la reproduction et planification familiale. Voici cinq besoins exprimés.
1. Accès et mobilité
Des personnes en situation de handicap ont évoqué un besoin de faciliter l’accès au centre de santé non seulement en termes de mobilité, mais aussi d’inclusion. En plus des difficultés liées à la mobilité pour rallier les centres de santé, se posent également des problèmes d’accès aux salles de soins qui ne sont pas adaptées à leurs conditions physiques. Un état de fait qui souvent complique leur accès à la salle de consultation. La question d’un environnement propice à la discrétion a été aussi évoquée.
2. Aspects financiers
Pour les besoins liés aux finances, l’accent a été mis surtout sur les adolescents et les personnes vivant avec un handicap : selon les personnes enquêtées, ces catégories sont les plus vulnérables, ont besoin d’un soutien financier ou d’une source de revenus pour pouvoir couvrir les dépenses liées aux soins et services de la santé reproductive. Pour cela, ils ont exprimé un besoin d’activités génératrices de revenus pour cette couche.
3. Normes socio-culturelles et religieuses
Face aux normes socio-culturelles et religieuses, la quasi-totalité des participants expriment un besoin en éducation, communication pour une meilleure compréhension de la santé de la reproduction et ses services. Selon eux, cela permettra de lever le tabou et d’amener les personnes à aborder la question sans gêne. Cette situation serait, selon les gens enquêtés, autant bénéfique pour les adultes que pour les adolescents et même pour le personnel de santé.
4. Stigmatisation, discrimination et tabous
Selon des participants, la qualité de l’accueil reste cruciale pour éviter la stigmatisation. Pour eux, il faut que les agents de santé soient plus compréhensibles face aux conditions des personnes qui viennent demander les services de santé de la reproduction. De l’avis de certaines personnes enquêtées, il y a un besoin de faire remplacer les agents « non empathiques » pour leur faciliter l’accès aux services de santé de la reproduction.
Par ailleurs, pour les personnes vivant avec un handicap, il faudrait former les agents de santé sur l’accueil. « Il faut faire en sorte que les centres de santé ne soient pas un lieu de causerie, sinon il sera toujours difficile pour nous d’y aller. », confie une personne handicapée. Avant d’ajouter : « Il faut des gens, depuis l’accueil, qui puissent nous guider et faciliter notre introduction auprès du médecin. Nous sommes compréhensifs mais les gens disent que nous sommes toujours énervés, comme si c’étaient eux la cause de notre handicap, alors que tout dépend du comportement depuis l’accueil du personnel. »
5. Manque de personnel qualifié et de services adaptés aux adolescents et jeunes
L’étude relève que les manifestations de ces besoins démontrent aussi un manque de professionnalisme des prestataires en lien avec le non-respect des règles de prescription des examens de laboratoire et d’échographie ; l’insuffisance de prise en compte des difficultés liées au handicap dans les services (rampe d’accès, toilettes, temps et conditions d’attente, etc.).
La disponibilité des diverses méthodes contraceptives permettant de faire un choix varié a été formulée par certains participants pour la satisfaction de leurs attentes.
Les besoins liés au manque de confidentialité et de respect de la vie privée, surtout à l’endroit des adolescents et des jeunes et les personnes vivant avec un handicap, ont été exprimés en milieu urbain comme rural.