Santé de la reproduction : la responsabilité incombe en premier lieu aux parents
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Santé de la reproduction : la responsabilité incombe en premier lieu aux parents

Des jeunes filles se retrouvent souvent impuissantes face à des situation complexes. Les témoignages d’Aminata et de Bébé, deux mères célibataires, mettent en évidence les conséquences du manque d’éducation à la santé sexuelle et reproductive.

Des jeunes mères célibataires, il y en a beaucoup dans la capitale malienne, mais rares sont celles qui acceptent de partager leur vécu dans la société. Adolescentes ou jeunes, sans diplômes, ni source de revenue, elles sont tombées enceintes à un âge où le dialogue sur la santé sexuelle et reproductive est important.

Au Mali, il existe une loi qui couvre le sujet : la « Loi n ° 02 – 044  / du  24 juin 2002 Relative à la santé de la reproduction ». Aborder la question peut pourtant être facteur de bien-être psychologique et physique pour la jeune fille.

Pression sociale

Aminata (nom d’emprunt) est une jeune fille pleine d’ambition qui avait consacré sa vie aux études. A l’âge de 17 ans, l’année de son bac, elle est tombée enceinte. « En ce temps, toutes les jeunes de mon quartier se mariaient juste après avoir décroché le bac, raconte-t-elle. Je voulais échapper moi aussi à cette pression sociale pour se marier. »

C’est après quatre mois de grossesse qu’Aminata découvre son état : « Je me suis évanouie un jour et à l’hôpital le médecin m’a appris que j’attendais un bébé. En plus de nier la paternité de l’enfant, mon copain de l’époque m’a également demandé d’avorter. » Elle reconnait avoir reçu le soutien de ses amies et de sa famille afin de pouvoir garder son bébé.

Contrairement à Aminata, Bébé a eu son enfant à un âge un peu plus avancé. « Je suis devenu mère à l’âge de 24 ans. Au début, j’avais toutes les difficultés du monde parce que mère célibataire. Mais avec le temps, ma famille a accepté la situation. »

Responsabilité des parents

Ces deux jeunes filles – qui ne se connaissent même pas – n’ont pas eu de dialogue sur la santé sexuelle et reproductive. Cette responsabilité incombe en premier lieu aux parents. « Avant mon accouchement, je n’avais jamais entendu parler de la santé de la reproduction. Ma famille m’a après autorisée à utiliser une méthode de planification. Peu de temps après je l’ai enlevée. Et cela, depuis une dizaine d’année. », explique Aminata.

Quant à Bébé, malgré son âge, elle ignorait également tout de la santé de la reproduction. Elle n’avait jamais utilisé de méthodes de contraception. « Mon enfant a quatre ans. Mais je n’ai toujours pas adopté une méthode de contraception. En réalité, je ne m’y connais pas du tout », confie-t-elle.

Le silence autour de la santé de la reproduction au Mali est un « problème commun ». Les témoignages d’Aminata et de Bébé rappellent la nécessité d’avoir une communication ouverte au sein des familles. Il ne s’agit pas seulement de protéger les droits des jeunes femmes, mais de transformer la société pour qu’elle devienne un espace où chaque individu peut s’épanouir en toute connaissance et dignité.

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