Le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a nommé lors du dernier Conseil des ministres, son prédécesseur, l’ancien président de la transition, Pr. Dioncounda Traoré, comme son Haut représentant pour le centre du pays. Une nomination coûteuse et inutile, selon le blogueur Anassa Maiga.
Une nomination qui a surpris plus d’un Malien et qui me pousse à me poser certaines questions : un Haut représentant du président dans le centre pour quoi ? Quelles seront ses missions et son rôle pour trouver des solutions à la crise du Centre pour laquelle il a été nommé ? Est-ce l’homme qu’il faut pour amorcer et favoriser un dialogue entre les communautés du Centre ?
Cette nomination ne me rend pas optimiste quant à la recherche d’une solution à la crise dans le Centre, parce que je me dis qu’elle n’est qu’une perte de temps. Surtout à l’idée que le Haut représentant restera certainement à Bamako et n’effectuera que des missions éclair qui seront très coûteuses. Pas plus qu’il ne remplacera tous ces préfets, sous-préfets et autres représentants de l’État, qui ont abandonné leurs lieux de fonction à cause de l’insécurité.
Comme son peuple, qui se mélange les pédales, s’agite, trouve à tort ou à raison sur qui taper (la France, la Minusma, l’ONU…), le président IBK semble dépassé par les évènements et ne sait plus où donner de la tête. À chaque massacre dans le Centre, ce sont des limogeages de ministres, de hauts responsables militaires, de gouverneur qui suivent pour en nommer d’autres qui ne feront jamais mieux.
Ce qu’il faut pour le Centre
De 2013 à aujourd’hui, que de fonctions et de postes créés, que d’hommes nommés, mais rien ne change ! Je crois que ces efforts immenses sont fournis pour ne rien donner, parce que ce ne sont pas les hommes qui posent problème. Le souci est ailleurs et il faut le trouver avant que le Mali ne frôle le point de non-retour.
Ce qu’il faudrait pour le Centre, c’est d’abord que l’État augmente le nombre des forces de défense et de sécurité pour éviter les affrontements intercommunautaires et les attaques contre les populations civiles.
La solution peut aussi venir des cadres et leaders tout confondus du Centre. L’État peut et doit créer des conditions pour les leaders politiques, religieux, traditionnels du Centre afin que puisse s’amorcer un dialogue et des concertations directes avec les populations à la base, comme ce fut le cas dans le nord du pays.