L’agitation née de l’élection présidentielle tourne autour d’un seul point : la fiabilité de notre système électoral. Le Mali doit envisager d’en adopter un plus performant utilisé ailleurs, comme le vote électronique, estime Le Guide.
Le Mali a bouclé la phase de l’élection présidentielle le 12 août 2018. Ce rendez-vous était censé consolider la démocratie malienne mais il n’a fait que creuser davantage le fossé entre les citoyens du même pays. Malgré le résultat du scrutin proclamé par la Cour constitutionnelle, une frange importante de la classe politique conteste la réélection du président Ibrahim Boubacar Keïta, estimant que le scrutin a été entaché d’irrégularités.
Auparavant, 18 candidats sur 24 ont, à l’issue du premier tour du 29 juillet, contesté les résultats. Ils ont soumis des requêtes à la Cour constitutionnelle qui, malheureusement n’a pas donné d’avis favorable.
Notre système électoral n’est pas fiable
Au regard de ce qui précède, on peut affirmer sans ambages que toute l’agitation née de l’élection présidentielle tourne autour d’un seul point: la fiabilité de notre système électoral. Le type d’organisation du scrutin avait commencé à faire délier les langues depuis belle lurette, surtout concernant les acteurs intervenant dans les préparatifs du scrutin.
Il y a la Délégation générale aux élections (DGE) chargée de la gestion du fichier électoral, le ministère de l’Administration territoriale qui s’occupe de l’organisation du vote et la Commission électorale nationale indépendante (Céni) qui supervise les opérations. Beaucoup d’observateurs avisés pensent que le système électoral est lourd et budgétivore, et proposent l’unification de toutes ces structures en une seule entité.
Le vote électronique, un modèle à explorer
Pour mettre fin aux contestations et suspicions permanentes de bourrages d’urnes, le Mali doit s’inspirer des systèmes électoraux plus performants utilisés ailleurs. L’un des systèmes porteurs d’espoir est le vote électronique. Il n’est pas lourd, et il peut calmer les suspicions de fraude électorale.
L’avantage de ce système est que tous les centres de vote sont interconnectés au même serveur relié aussi à un tableau d’affichage électronique se trouvant dans chaque QG des candidats. Quand un électeur exprime un vote en faveur d’un candidat, c’est marqué au tableau et tout le monde le sait simultanément. À la fermeture des bureaux de vote, les résultats sont connus de tous. Même si ce système n’est pas parfait, je suis sûr qu’il serait beaucoup mieux que celui que nous utilisons aujourd’hui.
Certes, la technologie nécessaire pour adopter ce système est coûteuse, mais elle en vaut la peine. Les fonds injectés pour l’acheminement des urnes, le paiement des membres de la commission de centralisation et bien d’autres employés d’appui qui ne seraient plus nécessaire avec ce système, pourraient servir à s’offrir cette technologie.