A Bintagoungou, dans le cercle de Goundam, les femmes assurent leur autonomie financière en exploitant la terre. Le maraichage et la poterie leur permettent de subvenir à leurs petits besoins et entretenir les enfants.
Situé à environ 50 kilomètres de Goundam, Bintagoungou est un petit faubourg. Sa population, estimée à plus de 11 000 habitants, vit en grande partie de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. L’activité agropastorale y occupe de nombreuses femmes comme Amouneye Adoumé et Aichetou Faty, leaders de coopératives paysannes. Leurs associations respectives pratiquent le maraichage sur 4 hectares chacune.
Elles y cultivent plusieurs variétés de légumes : oignon, échalote, pomme de terre, tomate, salade, betterave, entre autres. Cette activité permet aux femmes de générer des revenus. Elles arrivent à subvenir à leurs besoins ainsi que ceux de la famille et l’entretien des enfants.
Manque d’eau
« Nous pratiquons le maraichage pour générer des revenus. Cette activité nous a beaucoup soulagées, même en cas de mévente nous consommons donnons à nos proches », souligne Amouneye Adoumé, sourire aux lèvres.
« Nous avons une contrainte liée au manque d’eau. Il y a aussi des prédateurs tels que les rats, les termites, les sauterelles. C’est pourquoi nous protégeons nos cultures avec des couvertures. Avec la clôture de notre périmètre en grillage, les animaux n’y divaguent plus », ajoute Aïchetou Faty.
Pour Amouneye Adoumé, le manque d’eau ralentit quelque fois le travail de ces amazones déterminées à assurer leur autonomie : « Nous avons un château d’eau grâce à l’appui d’un projet. Nous nous approvisionnons à l’aide d’un groupe. Cette année, nous avons rencontré des difficultés à trouver des semences. Cela est dû au manque d’eau », affirme-t-elle.
La poterie comme source de revenus
Dans ce village désertique, d’autres femmes pratiquent la poterie pour générer des ressources. Salmata Fofana est une potière bien connue à Bintagoungou. Elle fournit les localités voisines notamment en jarres.
« Nous nous rendons très tôt sur le lieu de l’extraction du banco. Avant la mise en vente des jarres, nous partons à la recherche des débris végétaux ou d’épines, puis nous revenons les embellir et procéder à leur cuisson. », explique Salima Fofana. Après cuisson, les jarres sont vendues au marché à un prix forfaitaire de 1000 à 1500 francs CFA. Souvent, elles sont cédées entre 250 et 750 francs CFA en raison des faibles revenus des populations de notre zone.
Founewoye Abba est la présidente de l’association des potières de Bintagoungou. La poterie permet à beaucoup de femmes de générer de revenus, estime-t-elle, avant de rappeler les difficultés auxquelles elles sont confrontées. « Nous travaillons ensemble les briques cuites et nous les vendons à la clientèle. Nous confectionnons aussi des articles pour embellir les maisons. Aujourd’hui, nous avons une mototaxi pour le transport du banco et de l’eau. C’est plus rapide que les charrettes. »
L’abnégation et l’union de ces braves femmes rurales prouvent à suffisance qu’il leur suffirait d’un coup de pouce pour renforcer non seulement leur résilience et insertion socioprofessionnelle mais aussi contribuer à résorber le chômage.
Koulou