Lors de la grande prière de Ramadan, célébrée ce vendredi 15 juin 2018, le Chérif de Nioro Bouyé Haidara a déclaré qu’il soutiendrait un candidat pendant les élections du 29 juillet. Il a aussi dit qu’il combattrait le président sortant Ibrahim Boubacar Keïta.
Contrairement aux autres localités du Mali, la ville de Nioro du Sahel, où vit une forte communauté d’Hamallistes, a célébré ce vendredi 15 juin 2018 la fête de l’Eid fitr. La prière était dirigée par le guide des Hamallistes, le Cherif Bouyé Haïdara. Après la prière, l’Imam du jour a pris la parole pour s’adresser aux nombreux fidèles venus prier.
Quand le Chérif parle politique
Le Chérif a souhaité que le pays recouvre rapidement la paix et la quiétude et n’a pas hésité à parler politique.
« A l’issu de la transition, certains leaders religieux m’ont proposé de soutenir un candidat en 2013. Suite à un processus lancé par le mouvement religieux « Sabati 2012», nous avons désigné Ibrahim Boubacar Keita comme le candidat des musulmans » a-t-il dit.
Le chérif a ajouté qu’IBK est venu le voir après son élection. Au cours de cet entretien, le Cherif de Nioro a conseillé à IBK de ne nommer Soumeïlou Boubeye Maïga dans aucun de ses gouvernements. IBK n’a pas tenu cette promesse car, il a nommé Maiga comme ministre de la défense puis Premier ministre.
Sur les élections de juillet
Chérif Haïdara a annoncé qu’il n’a poussé aucun candidat à se présenter, mais qu’il en soutiendrait un parmi ceux qui se lanceront dans la course. Il choisira ce candidat sur la base de critères qui seront bientôt rendus publics. Cependant, le Cherif de Nioro a tenu à préciser qu’il combattrait IBK au cours de ces élections.
Son poids électoral
Les leaders religieux ont déjà fait la preuve de leur énorme capacité de mobilisation. D’abord, en 2009, ils ont rassemblé au Stade du 26 Mars des centaines de milliers de personnes pour faire avorter le Code de la Famille concocté par l’ex-président ATT.
Ensuite, ils ont réédité cet exploit en 2012 pour ôter au président de la Transition, Dioncounda Traoré, l’envie de limoger le Premier ministre Cheick Modibo Diarra.
Enfin, tous les ans, une marée humaine envahit le Stade du 26 Mars à l’appel d’Ousmane Madani Haidara qui y fête le Maouloud. Et si IBK lui-même a bénéficié, en 2013, du soutien de la France, c’est en partie parce que la France a eu peur que la stabilité au sud du pays ne soit menacée si le candidat choisi par les chefs musulmans n’était pas élu.
De la même façon, le choix des religieux sera déterminant dans l’issue des élections du 29 juillet.
Les consignes des chefs religieux seront-elles suivies ?
Oui, elles seront suivies. En effet, les disciples du Chérif voient en lui, non pas un simple prêcheur ou maître coranique, mais bien un Guide spirituel auquel il ne faut pas désobéir, sous peine de déplaire à Dieu. D’où l’impossibilité de débattre avec eux de la moindre erreur de leurs mentors.
Ibk a trai son peuple. Dieu va lui payer