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Forum sur la désinformation : réduire les impacts des fausses infirmations par la vérification des faits et l’éducation aux médias
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Comment identifier et désamorcer les fausses informations ? Cette question a été le thème d’un panel dans le cadre du forum sur la désinformation, le 19 octobre 2020.

L’un des panels du Forum sur la désinformation, intitulé « Comment identifier et désamorcer les fausses informations ? » et modéré par Fatim Togola (ancienne journaliste à la radio Studio Tamani), recevaient comme intervenants Valdez Onanina, (rédacteur en chef de la rédaction francophone d’Africa Check), Lassina Niangaly (Le Jalon) et Massiré Diop (L’indépendant).

Intervenu en visio-conférence Valdez Onanina a indiqué l’information, selon les conventions en la matière, doit reposer sur des sources identifiables. Pour son confrère Lassina Niangaly, « cela dépend de la nature de la fausse information que l’on a : des photos, des vidéos, des messages audios, des articles de presse et communiqués officiels ».

« Identifier les sources »

Toutes ces catégories sont assez fréquentes au Mali, ajoute-t-il. « Dès qu’on reçoit une information, peu importe la nature, la première chose à faire, c’est identifier les sources — même si elle a été donnée par un journaliste », prévient M. Niangaly.

Si ce sont des photos ou des vidéos, fait-il savoir, il y a des astuces simples : il faut juste lire les commentaires, il y a des chances qu’il y ait  des réactions affirmant qu’elles sont détournées de leur contexte. « Ce sont des indices pouvant vous aider à dire tout de suite : attention, cette information n’est pas fiable. Si c’est un communiqué, le journaliste doit se donner le temps de vérifier le contenu du communiqué », conseille M. Niangaly. « En tant que journaliste, notre réflexe est de douter de tout », ajoute, de son côté, Massiré Diop, journaliste au quotidien malien L’indépendant.

 Pratique du fact-checking et éducation aux médias

Pour Valdez Onanina, Il y a deux niveaux sur lesquels  il est important de mettre l’accent : la pratique du fact-checking comme « BenbereVerif et Le Jalon le font déjà au Mali » et l’éducation aux médias.

« Aujourd’hui, dans le désordre informationnel dans lequel nous sommes, le fact-checking s’impose comme une matière à part entière. Première chose à faire, c’est le fact-checking. En le pratiquant, en encourageant les journalistes et les médias à insérer cette pratique dans leur modèle [narratif]… Le second volet, c’est l’éducation aux médias. », préconise M. Onanina.

Abondant dans le même sens, Lassina Niangaly propose d’insérer l’éducation aux médias dans les programmes scolaires, depuis la première année, et à l’université. « Aujourd’hui, le grand problème est que les gens ne savent pas ce qui est bon et ce qui est mauvais [en ligne]. Ils ne connaissent pas les conséquences, surtout les jeunes. La majorité [d’entre eux] partagent des informations sans savoir [qu’elles peuvent causer des dégâts] », remarque M. Niangaly qui précise qu’il y a aujourd’hui des gens qui vivent de leurs comptes à travers la monétisation et les faux contenus.

Impliquer l’État ?

Massiré Diop parle, lui, de « désordre communicationnel ». Pour lui, « c’est bien d’insérer le fact-checking dans les écoles de journalisme ainsi que dans les programmes scolaires et universitaires, mais il faut aller au-delà, car la désinformation est aujourd’hui une arme de destruction massive. »

« C’est important de ne pas laisser ce combat mené uniquement par des associations de la société civile et des médias. Il faudrait aussi faire des plaidoyers pour que l’État aussi puisse s’impliquer au plus haut niveau », soutient M. Diop. Il justifie cette implication de l’État par les conséquences de la désinformation dans les domaines de la santé, avec les rumeurs sur les vaccins et l’éducation.

De son côté , Valdez Onanina plaide pour que l’État favorise l’accès aux sources et accompagne de telles initiatives. Ils sont unanimes que l’on ne peut pas mettre totalement fin à la désinformation, mais on peut amoindrir ses impacts à travers la pratique du fact-checking et l’éducation aux médias.

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