Le 25 mai est une date symbolique pour le continent africain, célébrée comme la Journée mondiale de l’Afrique. Cette journée offre une occasion de réfléchir à l’histoire et aux défis de l’unité africaine. Voici quelques anecdotes et faits marquants sur cette journée :
Avant de parler d’histoire, rappelons que chaque année un thème est choisi pour cette journée. En 2024, la journée est célébrée sous le thème « Éduquer un Africain adapté au 21e siècle : construire des systèmes éducatifs résilients pour un apprentissage inclusif, de qualité et pertinent tout au long de la vie en Afrique », déterminé lors du 37e Sommet de l’Union africaine, en février dernier.
Symbole de l’unité africaine
Le 25 mai est une journée mémorable pour le continent africain, car elle marque la naissance de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), qui a été créée lors d’une réunion historique à Addis-Abeba, en Éthiopie, en 1963. L’Éthiopie a été choisie en raison de la reconnaissance envers l’empereur Haïlé Sélassié. Son pays, ayant résisté à la colonisation et favorisé la réconciliation entre les blocs britanniques et français post-indépendance, symbolisait la force et l’unité africaine.
Cette réunion a réuni des représentants de 32 pays africains nouvellement indépendants, dont le Mali, marquant ainsi un moment décisif dans l’histoire du continent. L’objectif principal de l’OUA était de promouvoir l’unité et la solidarité entre les nations africaines, dans le but de surmonter les défis socio-économiques et politiques auxquels elles étaient confrontées après des décennies de colonialisme.
Kwamé Krumah, figure clé du panafricanisme
Le premier congrès des États africains indépendants s’est tenu à Accra, au Ghana, le 15 avril 1958. Cette rencontre historique, initiée par Kwamé Nkrumah, a réuni des délégations de plusieurs nations africaines et a été l’occasion de proposer la création d’une « Journée africaine de la liberté ». Cette idée visait à marquer les avancées du mouvement de libération du continent. Ce congrès a été le point de départ d’un processus qui a abouti à la fondation de l’Organisation de l’unité africaine en 1963.
Groupe de Casablanca et Groupe de Monrovia
Le groupe de Casablanca, formé en 1961, avait pour objectif de promouvoir l’unité politique de l’Afrique, sous la direction de leaders tels que Gamal Abdel Nasser, Modibo Keïta, Sylvanus Olympio et Kwame Nkrumah. Leurs idées radicales d’intégration n’ont cependant pas été largement acceptées par les autres dirigeants africains. À la place, les idées du groupe rival, le groupe de Monrovia composé du Liberia, du Nigeria et la plupart des pays d’Afrique francophone, tels le Sénégal et le Cameroun, ont prévalu, conduisant à la création de l’Organisation de l’unité africaine en 1963. Bien que les deux groupes aient adhéré à l’OUA, leurs divergences idéologiques ont entravé la réalisation des idéaux du groupe de Casablanca.
La page malienne
Le Mali a été un bastion du panafricanisme, une idéologie prônant l’unité et la solidarité entre les peuples africains, comme le symbolise le refrain de l’hymne national « Pour l’Afrique et pour toi Mali… » et le chant des pionniers « C’est le jour de l’Afrique… ». Au cours du XXe siècle, le Mali a émergé comme un leader du mouvement panafricain moderne. Des figures emblématiques, comme Mamadou Konaté et Modibo Keïta, ont promu l’idée de l’unité africaine et œuvré pour la création d’une identité africaine forte et unie.
Sous la présidence de Modibo Keïta, le Mali a également joué un rôle crucial dans le soutien aux mouvements de libération à travers le continent. Le pays a offert refuge et soutien financier aux mouvements de libération en Afrique du Sud, en Algérie, au Mozambique, en Angola et ailleurs. Cette solidarité a renforcé les liens entre le Mali et les autres nations africaines, contribuant à la décolonisation progressive du continent. Le 25 mai, Journée de l’Afrique, est un jour férié au Mali, contrairement à de nombreux autres pays africains.