L’utilisation des réseaux sociaux pendant les campagnes électorales s’installe durablement au Mali. Utilisés à des fins diverses, il est important d’inviter les uns et les autres à en faire un bon usage lors de ces périodes cruciales pour le pays, où il est toujours facile de soulever des tensions.
Les réseaux sociaux prennent de plus en plus de place dans le débat public au Mali. L’information s’y trouve différemment exploitée, les faits sont souvent déformés et les manipulations sont courantes. Tout ceci, le plus souvent, enveloppé sous des intentions d’entamer la réputation de telle ou telle personnalité.
Tous les coups étant permis en politique, des opérations médiatiques sont montées de toutes pièces pour décrédibiliser ou ruiner les efforts de l’adversaire. Au détriment du droit du public à l’information, si cruciale en période d’élections que, mal utilisée, elle dévient source de tensions. On se souvient que, lors des législatives de 2020, des rumeurs avaient indiqué que Hady Niangadou avait contracté le virus de la Covid-19 en pleine campagne. Des medias ont vérifié et replacé les images dans leur véritable contexte.
Aussi, il est courant que des internautes relaient des chiffres douteux obtenus dans les urnes en faveur de tel ou autre candidat. Ceci, avant la proclamation par les voix autorisées du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (MATD). La conséquence : quand les chiffres officiels sont annoncés, cela donne toujours l’impression qu’ils ont été manipulés.
Prendre conscience
A travers nos activités sur les réseaux sociaux, il est important de veiller à ne pas créer des tensions entre les Maliens. L’on peut informer, communiquer autour de son candidat ou d’une activité politique, sans pour autant diffamer ou entamer la crédibilité de l’adversaire politique.
Les réseaux sociaux doivent servir à mieux orienter l’électeur et non l’induire en erreur. Il est dans l’intérêt de tous de faire attentions aux messages que nous partageons. Chacun, dans son espace virtuel, doit servir de garde-fou contre les mauvaises pratiques de manipulation d’information qui minent les réseaux sociaux.
Plutôt assurer une veille citoyenne
Il est heureux de constater que nombreux sont les utilisateurs de ces outils qui se trouvent des repères. Qu’il s’agisse de journalistes, blogueurs, pages d’informations ou de personnalités politiques. Pour se protéger des mauvaises informations, beaucoup se réfèrent à des personnes/médiums jugés crédibles. Des sites d’informations et de vérification des faits sont aussi en train d’émerger.
Cela n’est pas toujours suffisant. Raison de plus pour chacun de répondre aux attentes de ses abonnés. Il faut, particulièrement lors des périodes électorales, véhiculer des messages d’apaisement, assister les citoyens, mieux éclairer leurs choix avant d’aller dans les urnes.
Eclairer les choix des citoyens, c’est leur indiquer la bonne voie, le meilleur choix à faire. D’où l’intérêt de parler des candidats, de parler de leurs faits sans tomber dans la manipulation. Assurer une veille citoyenne, c’est servir de relais entre les candidats et les électeurs afin de permettre à ces derniers de mieux juger. Les électeurs ont besoin d’être informés sur ceux qui espèrent être leurs futurs représentants.
En période électorale, l’esprit de responsabilité doit guider chaque utilisateur des réseaux sociaux. Construisons avec le virtuel. Faisons-le pour notre pays. Nul ne gagnera à fragiliser davantage le Mali.