L’univers de la mode au Mali a poussé comme un champignon ces dernières années. Le bogolan, en plus d’être un objet d’art et de culture, est utilisé en tant que textile vedette dans ce domaine.
Le bogolan est un tissu avec un style particulier de teinture : mélange d’argile, de coton, de racines, de feuilles ou encore d’encre. Il fut largement diffusé dans le monde grâce aux créations du styliste malien Seydou Nourou Doumbia, dit « Chris Seydou », dans les années 1980.
Durant une semaine nos jeunes participants ont pu découvrir les techniques du #bogolan et de l’#indigo. Des moments riches en savoir-faire en découvertes #jc2019 #jcbamako #mode #design #textile !@UEauMali @IF_Mali @azalaihotels pic.twitter.com/MF8bCmJIou
— Les Journées de la Création (@jcbamako) May 9, 2019
De nos jours, plusieurs stylistes utilisent cet objet d’art comme tissu chouchou de leur création. La promotion du #MadeInMali, en grande partie, repose sur l’utilisation du bogolan. Si certains ne l’utilisent pas aussi bien Chris Seydou, d’autres par contre le travaillent remarquablement et lui donnent une touche sophistiquée, élégante, moderne et originale à travers leurs productions. Petit tour d’horizon de celles qui mettent en vedette ce tissu malien.
Mariah Bocoum couture
La promotrice de la maison Mariah Bocoum couture, à travers sa marque, fait la promotion du bogolan dans le monde. Ce qui lui vaut, à mon avis, le titre de successeure de Chris Seydou, qui était d’ailleurs son mentor. C’est ce qu’elle confie à Jeune Afrique : « A 17 ans, j’étais l’une des égéries de Chris Seydou au Mali. Il m’a fait découvrir et aimer le textile malien. Je fais allusion au bogolan, qu’il a été le premier à promouvoir dans le monde ».
« Compromis »
Notre objectif avec cette collection est d’amener les consommateurs à apprécier le bogolan en douceur,en le travaillant avec le bazin ,le sequin pour donner un côté chic,agrémentée d’accessoires en cuir touareg,décorés de croix d’Agades #madeinmali #jc19 #mms2019 pic.twitter.com/bWJobYcG9c— Mariah bocoum (@MariahBocoum) May 18, 2019
Leydi, de Raki Thiam
Nous pouvons aussi citer Raki Thiam, la promotrice de la marque de vêtements Leydi by Raki Thiam. C’est elle aussi une amoureuse fidèle du bogolan, qu’on retrouve dans toutes ses créations. En effet, elle utilise fréquemment cette matière locale en vue d’insuffler à ses créations une « touche du terroir ». D’ailleurs, Leydi signifie, en passant, « terroir » en peul. La maison Leydi est l’une des ambassadrices par excellence du textile chouchou de la mode et de la culture malienne.
Ikalook, avec Namissa Théra
Parmi ces marques, nous retrouvons aussi Ikalook, qui signifie « Ton look », en bamanankan. La promotrice de cette maison de couture, Sow Namissa Théra, est une grande adepte du #MadeInMali. Ses créations reposent fondamentalement sur la valorisation des matières locales, comme le bogolan et le pagne tissé.
I parila, d’Aissata Ibrahima
Une autre maison de couture qui met en honneur le bogolan est I parila signifiant « Tu es sapée », en bamanankan. La marque d’Aïssata Ibrahima prend en otage notre fil d’actualité Facebook avec ses belles créations. Nous pouvons voir à travers ces créations qu’Aïssata Ibrahim est une férue du bogolan, qu’on retrouve dans toutes ces productions. Quand on attend « I parila », on pense instinctivement au bogolan.
Borthini, de Fadi Maïga
Cette styliste aussi n’est plus à présenter. Début septembre, Fadi Maïga a été élue meilleure styliste au Mali Awards 2019 avec sa marque Borthini, (« Noblesse » en sonrhaï), lancée en 2014. La même année, au Festia, festival d’ici et d’ailleurs, elle brise les codes avec un défilé dans la 14e rue à Médina-Coura, quartier populaire de Bamako. La marque Borthini met en valeur le textile local. Elle a d’ailleurs baptisée l’une de ses collections : Ségou , terre du bogolan. « Il s’agit de rendre hommage à Ségou, qui produit essentiellement du bogolan, tissu célèbre dans le monde grâce au travail fantastique de Chris Seydou », a-t-elle expliqué à la presse, lors du festival international de la mode où elle a présenté ladite collection.
Voir cette publication sur Instagram
Même si cette liste ne prétend pas à l’exhaustivité, il faut relever que ces stylistes sont nombreuses à valoriser le bogolan aujourd’hui. Des couches défavorisées aux personnes les plus nanties, tous le convoitent. Cela prouve à quel point ce tissu a de beaux jours devant lui. Avec l’avènement des réseaux sociaux, sa promotion devient de plus en plus facile.
Made in MALI