Durant le mois de ramadan, certains aliments sont consommés plus que d’autres. Les jeûneurs se tournent généralement vers des plats comme « tukasu», beignets, vermicelles, etc..
Il est 15h. Nous sommes dans la famille Traoré. Oumou est accompagnée ce jour-là par ses deux sœurs cadettes à la cuisine. La complicité des trois sœurs est nécessaire pour la préparation d’un plat délicieux pour l’arrivée du mari de l’une d’entre elles.
Le mois de ramadan opère un changement drastique chez les fidèles musulmans ( les jeûneurs). Surtout, sur le plan culinaire. Il faut savoir que l’horaire du partage des repas quotidiens est transformé pour l’occasion à deux instances : le matin avant d’entamer le jeûne et le soir après la rupture du jeûne.
Ce changement d’horaire influe beaucoup sur le choix alimentaire de la population. À Mopti, les jeûneurs ont le choix entre plusieurs plats de résistance et des boissons pour le traditionnel rituel de rupture du jeûne.
Ruptures collectives
Dans la famille Traoré, les sœurs sont à l’œuvre pour préparer le «tukasu», un plat traditionnel venu des régions du nord du Mali. En raison de la présence d’une forte communauté sonrhaï à Mopti, ce plat est l’un des plus demandés pendant le mois de ramadan. Il se fait à base de farine de blé, du sel, de levure de boulanger… Et il est accompagné d’une sauce à base de viande ou de poulet.
« Dans notre tradition, à chaque mois de ramadan, on organise des ruptures collectives de jeûne avec les hommes qui ont leur fiancée dans notre famille », explique Oumou. Par ailleurs, elle justifie le choix du «tukasu» par le fait que toutes les dames de leur famille savent le faire. Oumou ajoute que sa préparation demande beaucoup de subtilités : « On mélange de la farine à de la levure avec de l’eau tiède, jusqu’à ce qu’on obtienne une pâte homogène bien compacte et qui ne colle pas aux mains. Alors, on laisse le mélange se lever…».
Un aubaine pour les expertes
Le mois de ramadan permet aux vendeuses de beignets de « se frotter les mains» avec la démultiplication de la demande. Les « Mopticiens » consomment beaucoup les beignets accompagnés de la sauce de pattes de bœufs ou de la viande. « Faire le mois de ramadan sans beignets est presque impossible dans ma famille. », témoigne Aly Touré, enseignant. Ma femme ne fait pas de commande avec les vendeuses. Elle sait également comment préparer les beignets accompagné d’une sauce dont la recette est secrète ».
Les plats de résistance sont consommés souvent une ou deux heures après la rupture du jeûne. Lors de la rupture, le thé, le kinkéliba, et les jus de fruits sont les plus utilisés, avec les dattes, conseillées comme une tradition du prophète des Musulmans. Après la rupture du jeûne et les séances de prières, les jeûneurs se rapprochent des plats de résistance.
Les vermicelles traditionnelles faites à la main avec la farine du blé sont en vogue pendant le ramadan. Beaucoup de familles préparent ce plat deux à trois fois par semaine. En général, il est accompagné par les sauces à base de viande ou de poisson. Fatoumata sait faire des vermicelles traditionnelles. Elle dit avoir hérité cela de sa maman. Elle nous explique comment le ramadan est une aubaine pour elle : «Je vends l’ensemble de mes stocks pendant le ramadan. À l’approche de ce mois, beaucoup de femmes me font des commandes. Parfois, j’ai même du mal à honorer l’ensemble mes engagements. »
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Elle a bien parler sur sont thème