#StopPesticidesObsolètes : avec l’arrêt du PEPPO, le danger des pesticides pour la biodiversité
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#StopPesticidesObsolètes : avec l’arrêt du PEPPO, le danger des pesticides pour la biodiversité

Devenus indispensables dans l’agriculture, les pesticides menacent pourtant directement ou indirectement la biodiversité.  Surtout avec l’arrêt, depuis janvier 2020, du Projet d’élimination et de prévention des pesticides obsolètes (PEPPO-Mali).

Les pesticides sont des produits chimiques utilisés pour lutter contre les vers et végétaux nuisibles aux cultures. Souvent, les récoltes sont aussi pulvérisées pour enrayer la menace des parasites. Ces produits se trouvent au centre de notre vie quotidienne avec l’utilisation des insecticides domestiques, des raticides (produits pour éliminer les rats et souris), ou encore les moustiquaires imprégnées.

Au-delà des impacts négatifs sur la santé, ces produits, leurs déchets apparentés, leurs emballages et même les combinaisons et masques constituent tous des facteurs de pollution pour le bien commun : la biodiversité.

L’exemple des charognards de Sikasso 

Pour mieux comprendre, il est nécessaire de revenir sur la chaîne alimentaire même de la biodiversité animale. Elle est faite de telle sorte que les animaux vivent les uns des autres. Par exemple, un herbivore qui s’alimente d’herbes contaminées est contaminé à son tour. Ce premier animal, une fois mort par contamination, est comme un déchet chimique qui sera consommé par d’autres animaux, qui seront eux aussi contaminés. Ainsi de suite.

Aujourd’hui, les charognards de Sikasso en sont l’exemple papable. Dans cette région de culture du coton par excellence, ces oiseaux vautours qui se nourrissent à base d’animaux morts disparaissent petit à petit. Il est difficile d’affirmer avec précision à quel rythme. La contamination de leur source d’alimentation, la charogne, est sans doute parmi les raisons en plus du changement climatique.

« Les interventions en zones rurales réduisent le besoin en pesticide »

Ces prédateurs, assez souvent persécutés, jouent pourtant un rôle de régulateur important dans l’écosystème, dans la préservation du bien-être des humains. En mangeant les cadavres d’animaux, les charognards nettoient la nature et influent même sur la productivité agricole. Et selon plusieurs médias spécialisés, « leurs interventions en zones rurales réduisent le besoin en pesticide. »

Mais aujourd’hui, c’est tout le contraire qui se développe. Les charognards ont disparu, leur place naturelle est revenue aux produits chimiques. Au Mali, la situation est beaucoup plus inquiétante tant l’utilisation des pesticides a envahi le monde paysan. « Les manipulateurs de ces produits meurent à petit feu et sont sujets à plusieurs types de maladies dont le cancer et d’autres pathologies comme avoir une fertilité diminuée, la perturbation du système immunitaire, etc. », affirme Dr. Mamadou Camara, spécialiste en gestion de pesticides.

La fin du PEPPO laisse un vide

Aujourd’hui, il urge de trouver les moyens de gérer et sécuriser, par des experts, ces produits utilisés à tout va. Au risque de voir croître les menaces contre l’environnement et notre écosystème. Il y avait eu un bon point de départ avec la mise en place, à la suite du Programme africain relatif aux stocks de pesticides obsolètes (PASP) du Projet d’élimination et de prévention des pesticides obsolètes (PEPPO). Il a œuvré pendant quatre ans pour réduire les risques des stocks des pesticides obsolètes et des déchets apparentés et renforcer le cadre institutionnel. La totalité des pesticides obsolètes et déchets associés inventoriés du PASP-Mali au PEPPO a été éliminée, pour la première fois au Mali, durant les quatre années du projet. Et à travers ses différentes activités de décontamination, de sécurisation des pesticides obsolètes, le PEPPO a  ainsi contribué à la protection de la biodiversité.

Le PEPPO a pris fin en janvier 2020. Les pesticides, déjà utilisés en masse, le seront encore plus avec les ambitions affichées de l’État à augmenter la production dans le secteur agricole, notamment le coton. Il y aura certainement plus de pesticides, souvent obsolètes, en plus des emballages et d’autres déchets associés. Comment va-t-on gérer ces sources de contamination de masse ?


Le Projet d’élimination et de prévention des pesticides obsolètes au Mali (PEPPO) avait pour objectif principal de débarrasser le pays des stocks de pesticides obsolètes et déchets apparentés inventoriés de façon respectueuse de l’environnement. Financé par la Banque mondiale, le PEPPO a été clôturé en fin janvier 2020.

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Les commentaires récents (1)

  1. Les Français ont interdit la vente de pesticides pour les particuliers dans les magasins et l’agriculture biologique augmente fortement. Les pesticides sont un piège mortel.