#UneGrossesseReussie : « Aimer sans distinction », première règle d’or d’une sage-femme
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#UneGrossesseReussie : « Aimer sans distinction », première règle d’or d’une sage-femme

Accompagner la femme enceinte jusqu’au terme de sa grossesse, c’est la mission de la sage-femme. Mais ce sacerdoce doit s’accomplir dans le respect des règles d’éthique. La première : aimer sans distinction ses patientes.

La place qu’occupent les jugements moraux et le devoir est importante dans tout travail. L’éthique est ainsi le nerf de toute profession. Chez les sages-femmes, c’est une valeur cardinale. Après tout, c’est la vie de la personne humaine qui est en jeu. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la sage-femme doit être en mesure de contrôler, prodiguer des soins et des conseils à la femme enceinte au moment de son accouchement et en période post-partum, qui signifie « après l’accouchement » dans le jargon médical.

À cet effet, l’article 2 du code de déontologie des sages-femmes au Mali stipule : « Le respect de la vie et de la personne humaine constitue en toute circonstance le devoir primordial de la sage-femme ».

Assister les nouveau-nés

En plus du soutien psychologique, la sage-femme doit jouer le rôle du gynécologue et du médecin en cas d’urgence. Elle doit assister les nouveau-nés ainsi que leurs mères. « Alléger la difficulté physique et psychologique est notre première mission », explique Binta Traoré, sage-femme dans une clinique privée à Bamako.

Selon elle, le métier ne se résume pas qu’à l’apprentissage dans une école : il nécessite d’autres qualités. « Une patiente en travail doit être accueillie de la plus belle manière possible, les paroles adressées à elle doivent être réconfortantes, car la pénibilité du moment d’accoucher est si forte que toutes les femmes, à cet instant, se disent que ce sera leur dernière grossesse », enseigne cette professionnelle. Avant de poursuivre : « La première règle de déontologie d’une sage-femme, c’est d’aimer l’être humain dans sa généralité, sans distinction aucune ».

Une patiente en travail peut oublier la douleur et le moment difficile qu’elle traverse, si elle se sent entre de bonnes mains. C’est du moins c’est que pense cette mère qui témoigne sous couvert d’anonymat : « Dans ta douleur, ton conjoint est absent. Tu arrives au centre de santé, on t’accueille avec le ticket, des frais à payer. On ne peut que se sentir mal à l’aise, déplore la mère de trois enfants. J’ai accouché trois fois chez la même personne. J’ai eu l’impression de ne sentir aucune douleur lors de mes deux derniers accouchements. À chaque consultation prénatale, la sage-femme restait avec moi et me rassurait. Pendant et après l’accouchement, elle me félicitait comme si l’enfant lui appartenait. Je me sentais entre de bonnes mains. »

Garder la tête froide

Depuis l’école, les étudiantes qui envisagent de faire carrière dans le métier de sage-femme doivent apprendre l’éthique et la déontologie, développer d’autres approches au-delà des aspects techniques. Enfin, elles doivent être en mesure de renforcer leur apprentissage dans les centres de santé. Plus elles côtoient des sages-femmes expérimentées, mieux elles seront formées.

« Le comportement et l’attitude sont la base de la déontologie », précise Siaka Ballo, infirmier d’État à la retraite, qui ajoute qu’une sage-femme doit avoir de  l’empathie. « Malgré les pressions, la sage-femme doit garder la tête froide et essayer de se mettre à la place de la personne qui souffre », conseille le chargé de programmes de licence et master dans une école de santé à Bamako.

Secret professionnel

Par ailleurs, rappelle-le vieil infirmier, à l’école les enseignants apprennent aux futures sages-femmes à aimer leur travail et à se détacher du côté financier du métier, même sous la pression.

En outre, l’enseignement de l’éthique est important pour veiller au secret professionnel. « Durant nos cours, s’il y a une partie sur laquelle le professeur insiste, c’est le secret professionnel. Il est l’un des fondements de la déontologie et de l’éthique dans ce métier », assure Badiala Keïta, étudiante dans une école de santé.

En effet, une sage-femme, en plus de réserver un bon accueil à ses patientes, doit toujours s’assurer que les conditions d’hygiène sont réunies pour aider à l’accouchement.

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