Au Mali, de plus en plus, les acteurs politiques cristallisent les critiques. Certains de leur contempteur vont jusqu’à dire qu’ils n’ont plus droit à la parole publique. Que la politique est « sale » et que ceux qui s’y engagent deviennent automatiquement « malhonnêtes ». Il faut sortir de ce discours de diabolisation.
En démocratie, les rôles sont bien établis. Les acteurs politiques s’occupent de la politique, de la gouvernance, de la gestion de la cité. La défense du territoire, la sécurité et la protection des populations ainsi que des institutions reviennent aux militaires. Il est vrai que dans notre pays, les défaillances dans la gouvernance du pays ont conduit sans cesse les militaires à devenir l’arbitre du jeu politique. Pour autant, cela ne justifie point cette prétention de vouloir mettre de côté ceux à qui reviennent naturellement la tâche de la gestion des affaires publiques.
La politique est un art. Elle s’apprend. C’est un monde à part qui a ses exigences, ses principes et règles, ses astuces. Il est encore vrai que de nos jours, tout le monde prétend être un homme politique. On se donne des titres pleins de responsabilités sans pourtant en avoir le mérite.
Certes, des personnes de peu de morale, motivés par la seule volonté de faire main basse sur les ressources de l’État en faisant de la politique, ont pris en otage l’espace politique et ont fini par y laisser une image exécrable de la politique aux yeux des Maliens. Pour autant, il faut faire preuve de prudence dans nos appréciations. Il nous faut être moins catégorique dans nos jugements.
Faire le tri
La tendance est de frapper tous les hommes politiques avec le même bâton. Ce serait faire un mauvais procès à tous ces hommes valeureux qui composent nos différents partis politiques. Ceux qui ont compris qu’il ne faut pas se contenter de dénoncer la gestion du pays, de critiquer ses dirigeants, mais qu’il vaut mieux aussi proposer une nouvelle donne en s’engageant dans la politique.
Ils sont nombreux à être de bonne moralité et œuvrer au quotidien pour le bonheur de nos populations. Il n’y a pas, à véritablement parler, de mauvais partis politiques. Car ils comptent tous de bons cadres, d’hommes et de femmes de valeur. Tous les hommes politiques ne sont pas « faux ».
Ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain
La gestion de l’État est l’affaire des politiques, il faut bien le dire. Prétendre les mettre de côté, en raison des mauvais agissements de certains, est un mauvais procès. Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Dès qu’un homme politique monte sur la scène publique pour s’exprimer, on ne veut plus chercher à l’écouter, au motif qu’ « ils sont tous les mêmes » et que « ce sont eux qui ont mis ce pays à terre ». Certains de nos concitoyens se sont mis à l’esprit qu’une initiative perd automatiquement du crédit dès qu’on y associe des hommes politiques. C’est assez stigmatisant. Sortons de cette erreur.
Vouloir tenir de côté ceux à qui il convient le plus d’occuper l’espace politique en l’animant à travers des propositions ou des débats d’idées, est une attitude regrettable qu’il faut dénoncer.
Il y a des bons et des mauvais partout, dans chaque couche de notre société. Les partis politiques n’y font pas exception. Sachons faire la différence.