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#OùEstMonÉtat : pour une participation politique accrue des femmes au Mali

Le Mali figure parmi les pays les moins avancés en matière d’égalité entre les femmes et les hommes au sein de la sphère politique. Il faut travailler pour une participation politique accrue des femmes.

Le leadership politique des femmes relève d’un véritable parcours de combattant, tant les obstacles d’ordre culturel, religieux et économique sont nombreux et pesant dans notre société. Mais il y a surtout l’analphabétisme.

Imaginons un Mali où de plus en plus de femmes accèdent à des fonctions importantes comme celle de président de la République, de premier ministre ou de président du parlement. Mais aussi un Mali où les enfants ont accès à une éducation de qualité et toutes les filles vont à l’école et sont instruites. Un Mali où elles ne sont pas retirées de l’école parce qu’elles sont des filles et qu’on estime que leur place se trouve plutôt dans un foyer.

Gouvernement Choguel Maïga :  21% de femmes

Notons que quelques mesures ont été prises pour faire avancer les choses, notamment l’adoption de la loi 052 du 18 décembre 2015. Cette loi qui exige un quota de 30% pour les fonctions nominatives et électives pour l’un ou l’autre sexe. Son application peine à être effective. Le récent gouvernement de la transition, dirigé par Choguel Maïga, ne compte que six femmes sur les 28 membres, soit 21% de femmes. Il est cependant mieux que le gouvernement précédent qui ne comptait que quatre femmes sur vingt-cinq membres, soit 16%. Et ce n’est par le Conseil national de transition (CNT), représentant le parlement, qui a fait mieux : 29 femmes sur 121 membres.

Il est important de rappeler qu’une meilleure représentativité des femmes dans les instances de prises de décisions redonne non seulement à la démocratie son vrai sens de régime d’égalité et de liberté, mais aussi reste un des meilleurs moyens pour les femmes d’améliorer la qualité des débats sur les droits des femmes. C’est un moyen parfait de se faire entendre et d’impacter pour l’évolution de leurs conditions.

Mais, faut-il le dire, il ne suffit pas de nommer ou faire paraitre des femmes dans les instances de prises de décisions. Faudrait-il encore que celles-ci soient sensibles à la cause des femmes, à l’égalité des sexes afin qu’elles puissent changer quelque chose en accédant aux postes importants ou stratégiques. Pour cela, elles doivent être aussi préparées.

Volonté politique

Pour dépasser ces obstacles, il faut une volonté politique affirmée et des efforts concertés. Des reformes législatives peuvent servir. Il serait peut-être mieux d’aller au-delà du système de quota pour voter une loi paritaire. Mais, en réalité, un travail de fond doit être fait au niveau de l’éducation des filles au Mali pour une participation politique des femmes à long terme. Car, l’un des moyens d’accroitre la probabilité que les femmes puissent occuper des postes est l’éducation dès le plus jeune âge.

L’éducation est le seul moyen de déconstruction, de démystification des idéologies dominantes. Il serait alors préférable qu’elle soit inclusive. « Avec l’inégalité d’éducation, je vous défie d’avoir jamais l’égalité des droits, non l’égalité théorique, mais l’égalité réelle, et l’égalité des droits est pourtant le fond même et l’essence de la démocratie », dit Jules Ferry. L’implication des deux sexes constituerait un levier essentiel dans le combat des normes sociales.

Dans l’immédiat, soutenir les femmes en les formant dans le sens de l’engagement, du leadership politique pourrait faire bouger les lignes. Leur autonomisation n’est pas à omettre tant la question économique constitue l’un des freins à leur engagement politique.

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