Les jeux de hasard occupent une part essentielle du temps de plusieurs personnes aux ambitions démesurées, qui misent chaque une fortune pour devenir millionnaire. Pour le blogueur Aly Fofana, cette addiction, à la longue, n’est pas sans conséquences.
Le Mali est de plus en plus devenu le nid des firmes qui œuvrent dans le domaine du pari. Le Pari mutuel urbain du Mali (PMU-Mali) est la plus grande société malienne de loterie créée en 1994 et dont l’État est actionnaire à hauteur de 75%.
Dans la capitale malienne, il est impossible de faire le tour dans un quartier sans tomber sur un petit kiosque Premier BET, une société spécialisée dans le jeu de hasard. C’est le cadre idéal et approprié pour les amateurs du football de miser une pièce de monnaie ou un billet de banque sur leurs équipes respectives. À Mopti, dans le Centre, les machines à sous poussent comme des champignons. Elles sont facilement repérables grâce à une forte affluence des jeunes, qui viennent pour « tenter leur chance ».
Eldorado des parieurs
Au début, les jeunes sont motivés par les rumeurs sur le voisin du quartier qui vient d’empocher des millions, ou d’un parent turfiste qui vient de décrocher le jackpot. Du coup, ils se trouvent un alibi pour tenter leur chance.
Moussa, un ami du quartier, en a fait les frais. Chaque fois qu’il commissionne son jeune frère, ce dernier utilise son argent pour parier : « Mon petit frère est l’être en qui j’ai le moins confiance. Dès que tu l’envoies t’acheter quelque chose avec un billet de 5.000 ou 10.000 francs CFA, il disparaît. Une fois qu’il perd ton argent, il peut faire au moins une semaine sans revenir à la maison. » Le fait est qu’il n’y a aucune certitude que l’on gagnera. Tout repose en réalité sur la chance, l’éventualité ou la probabilité.
La recette pour se ruiner
Plus de 90% des Maliens étant musulmans, il leur est donc interdit le jeu de hasard. Pourtant, une part essentielle de la population se livre à ce jeu. Il n’est pas rare de constater dans un quartier un groupe d’hommes se livrant aux jeux de hasard. Certains font même des paris entre eux.
L’isolement, l’endettement, le tabagisme, l’alcoolisme, la dépression profonde voire même le suicide font partie des conséquences néfastes de l’addiction aux jeux de hasard. Le parieur se trouve toujours une bonne excuse pour jouer, même s’il perd tous les jours. Certains empruntent même de l’argent pour jouer.
Endettés jusqu’au cou
Le parieur se retrouve souvent submergé de dettes. L’argent gagné sert le plus à régler les dettes contractées pour le jeu. Alpha Dembélé, un commerçant, en a aussi fait les frais plusieurs fois : « Un moment, j’ai voulu forcer l’argent à venir vers moi. La seule alternative pour moi était de jouer au PMU. La première fois, j’ai quasiment eu le triple de ma mise, mais cela a servi à rembourser des dettes », se lamente-t-il.
Hamidou Maïga, un ancien turfiste, a fini par abandonner après maintes tentatives sans le moindre gain : « J’ai fini par comprendre que mon bonheur ne se trouve pas dans les jeux de hasard. Arrêter, c’est juste une question de mentalité. »
Même s’ils font des milliers de malheureux qui finissent dans la dépression, plusieurs personnes ont également bâti leur fortune à travers les jeux de hasard.
la réalité de notre génération !