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L’armée malienne a-t-elle besoin de nouveaux généraux ?

La récente nomination de nouveaux généraux a provoqué un malaise dans  l’armée malienne, écrit le blogueur Kassim Diakité.

Le conseil des ministres réuni en session extraordinaire le 20 septembre a nommé de nouveaux généraux de l’armée malienne.  5 généraux de brigade sont devenus généraux de division, alors que 7 colonels major sont devenus généraux de brigade. 6 généraux avaient été précédemment nommés, ce qui fait un total de 13 généraux promus par le pouvoir d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).

Ce nombre me paraît trop élevé pour une période de 5 ans seulement, dans un pays pauvre comme le Mali. Il me paraît aussi injustifié. Logiquement, la nomination de généraux devrait correspondre à leurs exploits sur le terrain, mais nous savons que l’Etat n’a plus le contrôle total sur la grande partie du nord et du centre du Mali.

Des généraux absents sur terrain

Si nos généraux faisaient bien leur travail de combattre l’ennemi, peut-être que leur promotion ne nous gênerait pas. Mais les sources militaires nous disent que les troupes de l’armée qui combattent au Nord sont dirigées par des hommes qui ont des grades de lieutenants, capitaines et quelquefois des colonels. Un haut gradé d’un pays étranger m’a confié que des éléments de notre armée tombent dans certains pièges ennemis à cause de leur méconnaissance de certaines mesures qui dépassent leur compétence.

Au même moment, les armées étrangères qui sont venues à notre rescousse sont conduites par des généraux de 3 ou 4 étoiles sur le terrain. On se souvient de la présence du général français Bernard Barrera aux côtés de ses troupes dans les collines de Tigharghar, à Kidal, en 2013. Le général Mahamat Idriss Deby Itno, l’un des fils du président tchadien, était le second d’un autre général qui dirigeait les troupes tchadiennes lors de la reprise de la région de Kidal aux mains des djihadistes.

Malaise au sein de l’armée

Ces nominations ont aussi provoqué un malaise au sein de l’armée. Certains militaires avec lesquels j’ai discuté disent qu’il faut avoir fait une École de guerre ou avoir un doctorat pour devenir général, alors que certains des officiers qui ont été nommés n’ont pas ces qualifications. Tout ça laisse penser que certains généraux sont nommés pour des raisons politiques, ce qui crée la frustration au sein de l’armée.  Une information qui a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux fait état d’un colonel, lauréat d’une École de guerre, qui aurait démissionné de son poste pour dénoncer les « nominations partisanes » de généraux. Même s’il n’y a pas eu de confirmation officielle de cette information, il n’y a pas eu de démenti non plus, ce qui laisse penser que la frustration est réelle. D’autres cas de frustration d’officiers avaient été signalés après des nominations de généraux ces dernières années, même s’ils sont méconnus du grand public.

 Professionnaliser l’armée au lieu de la politiser

Ce que je peux dire au président de la République, c’est que les nominations en cascade de généraux ne résoudront pas le conflit armé dans lequel notre pays est embourbé. Si elles sont politisées, elles provoqueront davantage de problèmes au sein de l’institution militaire.

Je n’apprécie pas non plus que des officiers supérieurs, installés dans des bureaux climatisés à Bamako, perdent leur temps à se chamailler pour les nominations aux grades supérieurs alors que les « petits » soldats sont en train de  mourir au front. Notre armée a besoin de plus de professionnalisme et moins de bureaucratie.

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Les commentaires récents (1)

  1. Parfaitement d’accord. Le grade de general n’est pas a distribué mais a meriter dans tous les sens: aptitude au commandement; integrité, et moralité conduisant a conduire avec succès des operations militaires. Le general, homme éclairé doit savoir anticiper, entretenir le moral de ses hommes et avoir une connaissance aigue de tous ses moyens.
    C’est un homme mûr experimenté et sage aussi. COMPLET dont le grade n’est que le couronnement d’une carrière bien remplie.