Les élèves-mères candidates au baccalauréat, à Mopti, sont à cheval entre deux vies : celles de mère et d’élève. Ce qui laisse souvent peu de temps pour réviser les cours et préparer l’examen.
À Mopti, comme dans beaucoup d’autres localités du pays, il existe des élèves-mères candidates au baccalauréat. Elles sont très souvent à cheval entre deux vies : celle de mère et d’élève. Or, être maman ne laisse souvent pas assez de temps pour l’apprentissage. Les mères au foyer, candidates au baccalauréat, ont vraiment du pain sur la planche.
De la maison à l’école, le quotidien d’un élève n’est pas facile. Les élèves-mères sont confrontées à plusieurs défis à relever. À la maison, elles sont occupées par des travaux ménagers qui donnent encore peu de temps pour apprendre les leçons. À cela, s’ajoute la routine de la vie de mère : allaitement, lessive, réveils nocturnes…
«Ce n’est pas facile de préparer un examen quand on est mère au foyer. Mais, avec l’appui du papa et de la famille, ça devient moins difficile. Le mari de ma grande sœur s’occupe de leur enfant jusqu’à la descente de l’école. Et souvent sa belle-mère aussi s’occupe de l’enfant », témoigne Alima Diarra, élève de terminale lettres.
« La nuit, on apprend peu »
Fatoumata dite « Badji », élève au Lycée public de Mopti, est une élève-mère candidate au baccalauréat. «Si on n’a pas quelqu’un pour prendre soin de l’enfant, confie-t-elle, on ne peut pas aller régulièrement à l’école. Lorsqu’on doit cuisiner dans la grande famille, c’est impossible d’y aller. Entre l’entretien de l’enfant et les travaux ménagers, on se repose difficilement. La nuit, on apprend peu parce que la journée a été fatigante ». Il arrive qu’en pleine révision des cours, l’enfant se réveille et pleure, obligeant la maman à tout arrêter.
Bintou Sabé, élève de terminale science expérimentale, a accouché en août dernier. Elle a demandé à l’administration de son école la permission de pouvoir emmener l’enfant avec elle. « Avec cette permission, je le laisse avec mon aide-ménagère à côté, qui s’occupe de lui ».
Mieux préparer son examen
Par ailleurs, il faut noter aussi que certaines élèves-mères candidates amènent leurs bébés au centre d’examen. Selon le règlement, le candidat ne doit pas sortir avant la remise de sa copie dûment signée, sauf en cas d’indispositions. Et dans ce cas de figure, il doit être accompagné d’un surveillant. Dans les cas extrêmes, mention en sera faite dans le rapport. Un règlement qui peut être perçu comme un soulagement pour les élèves-mères candidates.
Il faut reconnaître que préparer un examen en étant une élève-mère n’est pas facile. Il faut du courage et se surpasser pour surmonter le défi. Par ailleurs, avec l’implication du papa et les membres de la famille, la tâche pourrait devenir moins laborieuse, et l’élève-mère candidate pourrait mieux préparer son examen.