Moyen efficace d’espacement ou de limitation de naissance, la contraception moderne peut aussi avoir des inconvénients chez certaines femmes, notamment sur la fertilité.
Au Mali, en particulier dans les centres urbains, de plus en plus de couples utilisent des méthodes modernes de contraception pour espacer ou limiter les naissances. Si l’écart entre les enfants peut contribuer au bien-être de la famille, il n’en demeure pas moins que certains produits de contraception présentent des inconvénients pour de nombreuses femmes.
L’effet des contraceptifs provoque le surpoids chez certaines femmes. Chez d’autres, les règles deviennent irrégulières, espacées. Tandis que le saignement peut être continu ou complètement absent. Ce qui expose à un risque d’hypofertilité et peut provoquer une hypertension artérielle, surtout chez celles utilisant la forme injectable.
Règles prolongées
Djeneba Banou, une jeune ménagère habitant à Souleymanebougou, en commune I du district de Bamako, était adepte de la méthode injectable. Après deux trimestres, elle a constaté un saignement prolongé, qui a duré environ 15 jours. Sur les conseils de son mari, elle s’était rendue dans un centre de santé pour pouvoir arrêter le sang qui coulait. Depuis cet incident, le couple n’a plus souhaité renouer avec la méthode injectable.
Selon des spécialistes, après 2 années de suite, l’injection peut occasionner une perte de densité osseuse. « Chez certaines femmes, les règles peuvent être prolongées. Mais, dans certains cas, le retour des règles après des années d’arrêt peut provoquer l’anémie », explique Dr Ouabry Koné de la clinique mère-enfant de Titibougou.
Retomber enceinte
Cependant, si la femme désire tomber enceinte, il est facile d’abandonner la contraception. Il suffit de ne pas renouveler l’injection. Mais la tâche est difficile pour certaines femmes. Le cycle menstruel peut mettre 3 mois à une année avant de redevenir normal après la dernière injection. Ce dysfonctionnement biologique alimente souvent des mésententes au sein du couple, au cas où le mari souhaite un autre enfant.
« Mon mari et moi avions opté pour une méthode de contraception pendant deux ans. Après, j’ai rencontré toutes sortes de difficultés pour retomber enceinte à nouveau. Il m’a fallu encore deux autres années pour une nouvelle grossesse », confie Fatoumata Djibo, dans la quarantaine. « Pendant toute cette période, ajoute-t-elle, je vivais un calvaire dans mon couple. Le temps d’attente a été long pour mon mari, qui ignorait les effets de l’injection et me soupçonnait ne pas vouloir lui faire d’enfant ».
L’utilisation d’une méthode de contraception est utile. Elle permet à la femme de se reposer et favorise la stabilité financière du ménage. Mais avant d’adopter une quelconque méthode de planning familial, il faut suffisamment se renseigner afin de faire un bon choix et anticiper les risques éventuels.