Perte d’un être cher : il n'existe pas de méthode unique pour faire face à la charge mentale et émotionnelle
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Perte d’un être cher : il n’existe pas de méthode unique pour faire face à la charge mentale et émotionnelle

La perte d’un être cher est une expérience amère et difficile, tant sur le plan mental qu’émotionnel. Par conséquent, la gestion d’une perte et la durée du deuil varient d’une personne à l’autre, allant de quelques jours à des mois, des années ou même une période de deuil sans fin.

Perdre quelqu’un est difficile, mais essayer de donner un sens à cette perte et valider ses sentiments l’est encore plus. Le deuil a une forme et une signification différentes pour chacun. Certains d’entre nous font leur deuil à travers les larmes, les mots et les souvenirs, tandis que d’autres le font avec de la musique ou des images. Il n’y a donc pas une seule façon de vivre et de faire face à une perte. En particulier la perte d’un être cher. La façon dont un individu gère la perte est un choix personnel.

La perte a également une signification différente selon les personnes. Enfant, j’ai vu mon père perdre sa mère, puis ses mentors spirituels et religieux, l’un après l’autre. Pourtant, il n’a jamais versé une larme. Lorsque sa mère, ma grand-mère, est morte, j’avais six ans et je n’ai pas compris ce que cela signifiait. Moi adolescente, je l’ai vu enterrer son frère et ses cousins les plus proches. La même chose s’est produite lorsque j’avais une vingtaine d’années. Mon âge a eu une influence profonde sur la façon dont je percevais ces pertes.

Pourtant, ce n’est que lorsque j’ai perdu ma cousine à la suite d’une complication de grossesse et mon ami proche, qui s’est avéré être mon grand-oncle, que j’ai commencé à ressentir la douleur de la perte d’un être cher. Leur jeune âge, tous deux trentenaires, et les circonstances dans lesquelles ils nous ont quittés ont pesé lourd sur mon cœur. Toutefois, en y regardant de plus près et avec le recul, je considère qu’il s’agit d’une douleur légère, compte tenu de mes pertes récentes en avril et en août de cette année.

« Comme si cela allait m’aider à ne pas oublier son visage »

En fait, la perte de mon grand-père, le père de ma mère, m’a fait saigner le cœur. Même si nous savions qu’il était malade et âgé, le perdre a causé une énorme douleur à toute ma famille. Pour moi, ce n’est pas le fait de perdre son corps, de ne plus jamais le revoir ou de pouvoir le toucher et lui exprimer mon amour qui m’a fait souffrir, c’est tout ce qu’il représentait et signifiait pour moi qui m’a éprouvée et m’a fait souffrir. Je me souviens de sa sagesse, de son amour inconditionnel et du soutien indéfectible qu’il m’a apporté, ainsi qu’à mon éducation et à mon travail dans une famille très conservatrice. Lorsque je l’ai perdu, je n’ai cessé de dire à des amis qui avaient perdu des êtres chers et pour lesquels je ressentais de l’empathie, de la sympathie et de la compassion : « J’ai commencé à imaginer ce que vous avez dû ressentir en perdant votre femme, votre mère, votre père ou votre enfant ». J’ai pensé et exprimé ces mots car ma perte m’a fait prendre conscience de la profondeur de la douleur, de la blessure et du chagrin que l’on ressent lorsqu’on perd un être cher.

Je n’avais jamais ressenti le vide, le sentiment que quelque chose m’avait été arraché, violemment arraché, jusqu’à ce que je perde mon grand-père. J’ai donc pleuré alors que j’aurais dû sourire, j’ai regardé sans voir. Pour tenter de digérer et de donner un sens à cette perte, j’ai continué à parler de lui à chaque occasion et chaque jour, comme si cela allait me rapprocher de lui, comme si cela allait m’aider à ne pas oublier son visage qui s’effaçait de ma mémoire. J’ai joué et chanté des chansons qui exprimaient l’amour inconditionnel, qui décrivaient la relation que nous avions et l’amour que j’avais pour lui, mais elles m’ont fait pleurer.

Rendre hommage et préserver leur empreinte

Pourtant, le poids et la profondeur du chagrin et de la douleur liés à sa perte m’ont semblé presque négligeables lorsque j’ai perdu ma cousine. Celle qui m’a ouvert la voie, celle qui a été la première femme de ma vie à être diplômée du lycée et de l’université. Sa disparition soudaine n’avait aucun sens pour moi et j’ai essayé de comprendre pourquoi elle était partie si tôt et pourquoi une jeune femme au grand cœur, fidèle, pieuse et inspirante disparaissait soudainement et n’ouvrirait plus jamais les yeux, ne sourirait plus, ne rirait plus, ne me parlerait plus jamais. J’ai essayé de justifier sa disparition, de me demander où elle serait et comment elle interagirait avec les gens autour d’elle. J’ai commencé à me demander ce qu’elle ressentirait, comment elle réagirait si elle savait qu’elle partirait trop tôt.

Je n’arrêtais pas de m’interroger sur le sens de la vie, de me poser des questions existentielles. Au milieu de la nuit, quand je me réveillais, la première chose qui me venait à l’esprit était liée à elle, et je m’interrogeais sur le pourquoi et le comment de son absence. Aujourd’hui encore, je ne supporte pas de prononcer son nom et le mot « mort » dans la même phrase. Son départ m’a fait prendre conscience que notre relation aurait pu être meilleure, que j’aurais dû lui rendre visite plus souvent, que j’aurais dû l’appeler plus souvent, que j’aurais dû l’aimer davantage.

Mais rien de tout cela n’aurait suffi à atténuer la douleur et la perte que j’ai ressenties. Pendant que je me sentais ainsi, j’ai vu des gens plus proches d’elle sourire et rire, et j’ai réalisé que le chagrin ne signifiait pas la même chose pour moi que pour eux. Je me suis rendu compte que le fait qu’ils riaient ne signifiait pas qu’ils ne souffraient pas ou qu’elle ne leur manquait pas, mais que nous sommes tous différents, et encore plus lorsqu’il s’agit de la mort et du deuil. S’il y a une chose que le deuil m’a apprise, c’est de ne jamais prendre pour acquis une seule seconde passée avec un être cher, et que l’amour ne nous coûte pas grand-chose et que nous devrions tendre la main pour étreindre davantage, tendre la main et passer plus de temps précieux avec nos proches et ceux que nous aimons. En attendant, prier pour tous les êtres chers qui nous ont quittés trop tôt et garder leur souvenir vivant, c’est leur rendre hommage et préserver leur empreinte.

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