#EllesFontFace : « Les femmes victimes de violences ont besoin de prise en charge »
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#EllesFontFace : « Les femmes victimes de violences ont besoin de prise en charge »

Avec l’irruption de la Covid-19, des cas de violences conjugales se sont multipliés au Mali. De mars à avril 2020, une cinquantaine de cas ont été recensés par One Stop Center, une structure basée à Bamako et dédiée à l’accueil et la prise des cas de violences basées sur le genre (VBG). Dr Mountaga Tall, qui y intervient dans la prise en charge des survivantes de VBG, répond aux questions de Benbere.

Benbere : Quel est l’impact de la pandémie de coronavirus sur votre structure ?

Dr Mountaga Tall : Comme vous le constatez, tout tourne au ralenti. Les patientes ont peur de venir dans les structures de santé. Les consultations se font rares. Mais, depuis un certain temps, nous enregistrons des femmes victimes de violences conjugales.

 De quels types de violence vos patientes se plaignent généralement ?

Les violences sont de types verbal, psychologique, physique et sexuel. Des femmes se plaignent d’être humiliées, rabaissées dévalorisées. Certaines, contrôlées, dominées par leurs conjoints. D’autres disent être giflées ou attachées pour des rapports sexuels forcés. C’est ce que disent en gros ces femmes.

Certains accusent des femmes d’être elles-mêmes à l’origine de ces violences. Qu’en pensez-vous ?

Les facteurs sont nombreux. Nous devons dresser deux tableaux. Dans le premier, nous mettrons celles qui sont de « vraies victimes », si je peux le dire ainsi, en parlant de ces femmes qui sont mariées à des conjoints impulsifs et brutaux de nature. Dans le second, il y a les masochistes, celles mêmes qui préfèrent subir des maltraitances pendant les rapports sexuels par exemple.

Y a-t-il une catégorie de patientes qui mérite une prise en charge particulière ?

Je dirais que les femmes qui subissent ces violences, d’une manière générale, ont besoin de prise en charge. Elles sont en première ligne. Les activités génératrices de revenus sont à l’arrêt. À cela, s’ajoutent les travaux domestiques. Tout ça pèse sur elles. Je propose l’intégration effective des soins de santé mentale dans l’approche de la prise en charge du coronavirus. Ainsi, l’aspect éducationnel sera mis en avant. Cela doit être intégré à tous les niveaux d’intervention et de prise en charge dans les soins de santé.

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