Le confinement et le ralentissement des activités socio-économiques ont été l’une des conséquences majeures de la pandémie de la Covid-19. Avec la crise sanitaire, on constate une nette augmentation des abus à l’égard des femmes.
« Avant l’apparition de Covid-19, la violence domestique constituait déjà l’une des principales violations des droits humains. Au cours des 12 derniers mois, 243 millions de femmes et de filles (âgées de 15 à 49 ans) dans le monde ont été victimes de violences physique ou sexuelle de la part d’un partenaire intime », déclarait en avril dernier Phumzile Mlambo-Ngcuka, directrice exécutive d’ONU femmes, au plus fort de la crise sanitaire. Ces chiffres ont sans doute augmenté à cause du confinement et des restrictions de mouvement.
Avec la crise sanitaire, les femmes ont été beaucoup plus exposées aux abus à cause du chômage de leurs partenaires, l’arrêt de certaines activités économiques, la fermeture des écoles, l’accentuation des pressions.
Self-défense
Dans le cadre du plan de riposte contre la pandémie, la protection des femmes contre les abus doit être l’une des priorités des autorités maliennes. Pour plus d’efficacité, des mesures spéciales qui conviennent à la situation actuelle doivent être adoptées. Un programme sur la sexualité dans les différents établissements scolaires permettra aux jeunes de se familiariser avec le sujet afin de briser le tabou.
Les associations de défense des droits de la femme peuvent également initier les femmes au self-défense pour limiter les conséquences liées aux abus.
Nous avons tous notre rôle à jouer dans le cadre de la lutte contre les abus dont les femmes sont victimes. Les structures sanitaires dans toutes les régions doivent créer ou avoir plus de centres d’écoute ou de services de conseil par téléphone. En leur fournissant un soutien psychosocial, ces centres permettront aux victimes d’abus de mieux comprendre leur situation. Elles seront mieux édifiées sur les stratégies et solutions qui s’offrent à elles face à leurs bourreaux.
Les proches et l’entourage des victimes ont un grand rôle à jouer dans ce combat. Ils peuvent soutenir les actions du gouvernement en dénonçant les actes de viol et autres abus sexuels.
Nouvelle vague
Un programme spécial de sensibilisation des personnes à risque doit être mis en œuvre. L’implication des hommes est aussi un grand atout. Ils sont un modèle pour les membres de la famille. Avec le confinement, la restriction des mouvements et des activités, ils sont les premiers à pouvoir transmettre et à montrer l’exemple dans la famille. C’est l’occasion de sensibiliser le jeune garçon qui s’identifie énormément à son père, ce qui fait que ce dernier a un rôle assez important dans la lutte contre les abus au moment où on assiste un peu partout à une nouvelle vague de la pandémie.