Infox et discours de haine sur les réseaux sociaux : vers des mesures internationales plus rigides ?
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Infox et discours de haine sur les réseaux sociaux : vers des mesures internationales plus rigides ?

Pour lutter contre la désinformation et les discours de haine, l’UNESCO a exposé ce 6 novembre un plan d’action. Il s’agit de mesures pour réguler les réseaux sociaux à travers le monde. L’organisation estime qu’il faut d’urgence agir.

Les réseaux sociaux sont les outils d’information les plus utilisés cette année, selon l’UNESCO. « En 2023, 60 % de la population mondiale, soit 4,75 milliards d’humains, a utilisé les réseaux sociaux, s’y est exprimée, informée, questionnée », indique-t-elle.

Un « progrès » qui n’est pas sans conséquences. Il devient souvent même problématique. Dans les pays qui traversent une ou des crises comme le nôtre, ces outils sont couramment pollués par des discours de haine et fausses informations. Pour Audrey Azoulay, directrice générale de l’organisation onusienne, ce fléau constitue une menace pour la vie en société, la paix et la stabilité. Ce qui fait de « la régulation des réseaux sociaux un enjeu démocratique », ajoute-t-elle.

Un front commun sans porter atteinte à la liberté d’expression

Pour faire face à cet « enjeu mondial », la stratégie s’articule autour de plusieurs points, notamment l’éducation aux médias et le développement d’un réseau de régulation international. Ceci à travers les régulateurs indépendants dans les pays membres.

Pour l’organisation, « c’est en renforçant l’accès à une information libre et fiable que nous renforcerons aussi la liberté de pensée et d’expression ». Elle préconise, dans le cadre de la lutte contre les fausses informations tout en préservant la liberté d’expression, une action multipartite qui permettra de mettre en œuvre des principes dégagés de 18 mois d’enquêtes dans 134 pays.

De ce fait, modérer les contenus, plus de transparence au niveau des entreprises digitales, une régulation adaptée aux situations de crise électorales ou post-électorales sont, entre autres, les principes fondamentaux énoncés dans le document. Des mesures que les gouvernements, autorités de régulation, société civile et plateformes elles-mêmes doivent ensemble mettre en œuvre.

« Agir immédiatement »

« 85% des citoyens des pays où se tiennent des élections en 2024 sont inquiets de l’impact de la désinformation en ligne. » C’est ce qui ressort du sondage qui accompagne le plan d’action de l’UNESCO. Parmi les 16 pays sondés, certains sont sur le continent africain, notamment de la sous-région ouest-africaine.

Toujours selon la même étude, 87% des citoyens pensent que cette désinformation a déjà eu un impact sur la vie politique de leur pays et craignent qu’elle pèse sur les résultats des élections prévues dans leur pays l’an prochain.

En transition depuis le coup de force militaire contre le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta en octobre 2020, le Mali devrait organiser des élections présidentielles pour un retour à l’ordre constitutionnel. Rappelons que le pays traverse, depuis plus d’une décennie maintenant, des crises politiques, institutionnelles et sécuritaires. Dans ce contexte, l’actualité est souvent commentée de manière erronée. Des images sont décontextualisées. Et l’information se trouve souvent noyée par les infox.

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