Il faut une volonté politique et une prise de conscience collective pour sauver le fleuve Niger, selon le blogueur Ibrahim Diawara.
Que serait l’Égypte sans le Nil ? On peut en dire autant du Mali sans le fleuve Niger, troisième plus grand fleuve du continent africain derrière le Nil et le Congo, avec une longueur de 4 200 km et une superficie théorique de 2 000 000 km2, le fleuve Niger couvre près de la moitié du territoire malien( 570 000 km2). De Bamako en passant par Koulikoro, Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao, des millions de Maliens tirent leur subsistance des ressources du fleuve. Ce qui fait du « Djoliba » un patrimoine essentiel à la survie des populations riveraines, du cheptel et un hub aquatique.
L’Issa Ber (grand fleuve en sonhraï), nom local du Niger à Tombouctou, est source de vie, au propre comme au figuré. Il permet la navigation, la pêche, l’agriculture. Le fleuve Niger sert également d’habitat à une centaine d’espèces de poissons dont certaines en voie de disparition. Ses zones humides, classées Ramsar, servent aussi d’abris saisonniers à des oiseaux migrateurs.
Ressource épuisable
Aujourd’hui, ce vivier est menacé par la pollution industrielle et domestique, l’avancée du désert, la faible pluviométrie, avec comme corollaire le faible rendement agricole, la rareté du poisson, le déplacement en masse de populations vivant du fleuve et au autour du fleuve, la multiplication des conflits autour de la gestion des ressources, etc.
Contrairement aux idées reçues, le fleuve Niger est malheureusement une ressource épuisable. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à considérer le rétrécissement du fleuve à Bamako, les buildings qui y poussent frénétiquement sur les berges du « Djoliba », au vu et au su de tout le monde, les tonnes de sachets plastiques qui viennent y finir leur vie, et toutes ces matières polluantes déversées dans le fleuve, et qui rendent l’eau impropre à beaucoup d’usage.
Péril sur le fleuve Niger
Avec le péril qui le guette, c’est tout l’écosystème autour du fleuve qui est mis à rude épreuve. Hélas, les timides initiatives d’organismes en charge de la gestion du fleuve et d’acteurs de la société civile ne suffisent pas à #SauverLeNiger. Il faudra une politique holistique prenant en compte la dimension scientifique (productions de savoirs sur les enjeux et dangers du fleuve), pélagique, dissuasive et communautaire pour une meilleure gestion de nos fleuves et ressources en eau.
Les actions sporadiques ne suffiront pas à stopper la dégradation graduelle du fleuve Niger. Il faut une vision et des initiatives qui s’inscrivent dans la durée. Bien sûr, il faut une volonté politique et une conscience collective sans équivoque. C’est en cela que les initiatives des acteurs de la société méritent d’être saluées.