Pendant le mois de ramadan, les travaux ménagers croissent. Au Mali, comme dans beaucoup d’autres pays dans le monde arabo-musulman, ils sont exécutés par les femmes. Mais Ousmane, un jeune marié, aide sa femme. Aux yeux de ses parents, cela fait de lui un homme faible.
« Ça me brise le cœur de la voir travailler dur au quotidien ». Ousmane est l’aîné d’une fratrie de quatre enfants dont trois garçons et une fille, qui est la dernière. Dès le bas âge, il aidait sa maman à faire le ménage. Car celle-ci n’avait pas encore de fille.
« J’étais félicité par la famille et les proches, ce qui me motivait davantage à continuer cette contribution. C’est seulement lorsque notre benjamine a atteint l’âge de travailler que je me suis un peu retiré de certaines tâches. », rappelle-t-il. « Si certains de mes amis se moquaient souvent de moi, j’étais très apprécié des personnes âgées et des filles », raconte-t-il.
La donne change
Marié depuis quatre mois, Ousmane ne se gêne pas pour donner des coups de main à son épouse, parfois débordée par les tâches en ce mois de ramadan. « Souvent, je nettoie la chambre, j’arrange le salon. Avec le ramadan, j’ai redoublé d’efforts pour soutenir ma femme. », explique Ousmane.
Mais seulement, son geste, bien que recommandé par le prophète Mohamed (PSL), est vu d’un mauvais œil par certains membres de sa famille. « Je suis tantôt traité de mauviette, tantôt d’esclave de sa femme. Je trouve cette attitude insensée. Les mêmes personnes qui me félicitaient auparavant sont celles qui me dénigrent aujourd’hui. », regrette-t-il. Selon ces dernières, la donne change lorsqu’il s’agit de se substituer à l’épouse. «Travailler pour sa maman est une bénédiction pour l’homme, tandis qu’aider sa femme est synonyme de faiblesse et d’incapacité. Ne mets pas la honte sur tes parents, mon fils ! », voilà le leitmotiv de la tante maternelle d’Ousmane.
Travaux de femmes
Dans notre société, les tâches sont clairement reparties. L’homme est chargé d’amener de l’argent à la maison, et la femme s’occupe des corvées. « Du début du mois de ramadan à maintenant, j’ai entendu toutes sortes de critiques. », témoigne Ousmane. « Elles vont jusqu’à me comparer aux autres cousins dont les épouses, même dans leur rêve, n’oseront leur demander de participer aux travaux ménagers. Je réponds toujours que je le fais par choix et non par contrainte. Mon épouse, elle, se sent gênée de me voir mettre la main à la pâte. Elle me regarde faire avec un air étonné et inquiet. », dit-il.
« Chez nous aucun homme n’a jamais cuit un œuf pour sa femme. Aussi, j’ai peur d’être accusée de fainéante par ta famille, tu dois me laisser jouer mon rôle d’épouse pleinement », oppose souvent à Ousmane sa femme. Ce dernier répond : « Je ne t’ai pas épousée pour me faire la cuisine, et en ce qui concerne mes parents, ils vont finir par s’y habituer, c’est juste une question de temps. »
Ces idées machistes doivent changer selon moi. Quoi de plus beau qu’un couple qui s’entraide ? Messieurs, laissez votre masculinité négative de côté. Le mois de ramadan est le meilleur moment de prouver votre amour et votre soutien physique à votre femme.
Jaime
Je suis d’accord avec ousmane moi mon mari m’aide dans la cuissine