A Tombouctou, plusieurs femmes se disent confrontées à des difficultés pour accéder aux services de planification familiale.
La planification familiale est un levier de réduction de la pauvreté. Elle garantit l’espacement de naissance et l’épanouissement des femmes. Aussi, le planning familial permet-il d’améliorer l’éducation des enfants et de rehausser le revenu du ménage. Toutefois, à Tombouctou, des difficultés empêchent nombre de femmes et filles d’accéder aux méthodes contraceptives.
Parmi ces obstacles, il faut noter le déficit d’informations sur les services proposés et les structures dédiées. Si la grande majorité des femmes ont entendu parler des méthodes modernes de contraception, elles ne disposent pas toutes d’une information correcte et complète sur celles-ci, ce qui impacte sur la demande de services contraceptifs.
« Nous en avons entendu parler dans la ville, mais nous n’avons pas une bonne maitrise du sujet. C’est pourquoi mes sœurs et moi-même sommes réticentes », explique Fanta S., vendeuse d’articles divers.
Manque de moyens
Plusieurs autres motifs sont avancés. Certaines parlent de manque de moyens financiers. Autre élément, et non des moindres : beaucoup n’ont pas la culture de privilégier ce besoin.
« Nous ne sommes pas encore habituées à voter un budget pour avoir accès aux méthodes contraceptives, en plus de nos propres dépenses personnelles et ceux de la famille. Il est impossible de mettre de l’argent à coté pour subvenir à ce besoin spécifique », affirme A. Baraka, vendeuse de poisson au marché de Yobou-Tayo.
Difficile accès
Par ailleurs, d’autres justifient le faible recours aux produits contraceptifs par la distance qui les séparent des centres de santé. Pour des femmes comme Mariam C., qui vit à Soumpi (Niafunké), parcourir des kilomètres pour avoir accès à un centre de santé n’est pas aisé. « Beaucoup d’entre nous sont partantes pour utiliser des méthodes contraceptives, sauf que la distance ne nous facilite pas la tâche. La plupart du temps, les contraceptifs ne sont pas disponibles dans nos CSCOM [Centre de santé communautaire]. Il nous faut aller jusqu’à Tombouctou ville. Tout cela est décourageant ! », s’exclame-t-elle.
Pour faciliter l’accès aux méthodes de contraception à Tombouctou, il faudra améliorer la disponibilité et la qualité des services. Ce qui pourrait contribuer, d’une part à la réduction de la mortalité maternelle et infantile, d’autre part à donner la possibilité aux femmes de concevoir quand elles le désirent.
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