Attention, cette vidéo d’une voie ferrée endommagée par les eaux de pluie n’est pas du Mali
#BenbereVerif : faux, l'ambassadrice des États-Unis au Mali n'a pas été sommée de quitter le pays
0

Une page Facebook a annoncé l’expulsion du Mali de l’ambassadrice américaine, Rachna Korhonen. Il n’en est rien, c’est de l’intox.

Après la décision du gouvernement américain sanctionnant deux hauts gradés de l’armée malienne, des informations ont circulé sur les réseaux sociaux faisant état des contre-mesures prises par le gouvernement malien.

C’est dans ce cadre que cette page Facebook a posté, le 27 mai, ce message selon lequel « l’ambassadrice des États-Unis au Mali a 3 heures pour quitter le pays ». Ce post a été partagé plus de 35 fois avec, notamment, plus 80 commentaires. Certains internautes mettent en doute l’information : « Fake News, elle a seulement été convoquée par le Gouvernement malien », écrit un internaute.

Pourquoi des sanctions américaines ?

– Après la publication d’un rapport de l’ONU sur les évènements de Moura, accusant l’armée d’avoir tué plus de 500 personnes, l’ambassade des États-Unis au Mali a fait une déclaration conjointe avec celles du Royaume-Uni et du Canada. Les trois pays demandent au gouvernement malien de prendre des mesures pour faire toute la lumière sur cette opération militaire.

– Le 25 mai 2023, dans un communiqué, le gouvernement américain annonce avoir pris des sanctions contre des officiers de l’armée malienne. « Aujourd’hui, le département d’État impose des restrictions relatives aux visas à deux commandants militaires maliens en vertu de l’article 7031(c) de la loi Department of State, Foreign Operations, and Related Programs Appropriations Act en raison de leur implication dans des violations flagrantes des droits de la personne. Le colonel Moustaph Sangare, alors commandant du 33e régiment de commandos parachutistes, et le major Lassine Togola, commandant par intérim du bataillon des forces spéciales autonomes (BAFS), étaient responsables des éléments des forces armées maliennes qui ont mené l’opération à Moura », peut-on lire dans le communiqué.

Que dit le gouvernement malien ?

– Après l’annonce de ces sanctions, l’ambassadrice des États-Unis au Mali, Rachna Korhonen, a été conviée à Koulouba au ministère des Affaires étrangères, selon le gouvernement malien. « En réaction à cette accusation du Département d’État, le 25 mai 2023, quelques heures avant l’annonce des sanctions contre les deux officiers maliens, dans une démarche constructive, le Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali a convié l’Ambassadrice des Etats-Unis d’Amérique au Mali, pour lui signifier, entre autres, l’extrême gravité des fausses accusations portées contre la République du Mali », explique le gouvernement malien dans un communiqué daté du 27 mai 2023.

– Le gouvernement n’a pas demandé le départ de l’ambassadrice. Après cette réaction, nous avons pu voir l’ambassadrice continuer à faire des activités. La dernière en date en présence d’un officiel malien remonte au 2 juin 2023, comme on peut le voir ici.

Que retenir ?

Contrairement au post Facebook, l’ambassadrice américaine au Mali n’a pas été sommée de quitter le pays. Elle a été conviée au ministère malien des Affaires étrangères pour entendre la version du gouvernement malien sur le rapport d’enquête.

Partagez-nous votre opinion
Les commentaires récents
(0)

Entrer votre recherche