Attention, cette vidéo d’une voie ferrée endommagée par les eaux de pluie n’est pas du Mali
#BenbereVerif : combattre les fake news pendant les périodes électorales
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Les fausses informations sont partagées très souvent sciemment sur les réseaux sociaux. Elles visent à tromper, à influencer les jugements des internautes sur des sujets d’intérêt public. Au Mali, les fake news constituent désormais un phénomène à surveiller de près pendant les périodes électorales.

Pendant les périodes électorales, abondent les fakes news. Des exemples de tentative de manipulation de l’électorat via les réseaux sociaux dans le monde sont légion. Cambridge Analytica, l’élection de Donald Trump aux États-Unis…

Le dernier rapport de WeAreSociety estime le nombre d’internautes maliens à plus de 5 millions et un peu plus 2 millions sont présents sur les réseaux sociaux. Au regard de ce chiffre et du taux de participation aux élections, aucun homme politique avisé ne négligera la part des réseaux sociaux.

Sponsoring et trolling

Au Mali, lors des élections présidentielles de 2018, Facebook a révélé qu’une société israélienne a influencé les électeurs maliens avec des pages Facebook sponsorisées à bloc et des comptes trolls. En décembre 2020, Facebook a supprimé des comptes qui vantaient la présence militaire de la France au Sahel. Ces deux exemples démontrent à suffisance l’importance qu’accordent désormais les hommes politiques et les décideurs du Mali à ces plateformes. Ils ont compris, à l’image des autres pays du monde, toute l’opportunité que représentent les réseaux sociaux pour celui qui veut influencer l’opinion publique.

En juillet 2020, la porte-parole du Haut-commissariat des droits de l’Homme de l’ONU, Liz Trossell, avait alerté sur la prolifération des fake news au Mali.

Entre juin-aout 2020, pendant la crise sociopolitique qui a débouché sur le coup d’État contre le régime d’Ibrahim Boubacar Keita, les réseaux sociaux ont joué un rôle de premier plan, notamment dans la mobilisation.

Être aux aguets

Depuis quelques années, des sites de vérification existent dans le paysage médiatique au Mali. Mais cela n’est pas suffisant. Il est vrai qu’il serait mal vu que l’État mette en place un organe de lutte contre la désinformation en ligne. Il pourrait ne pas être totalement indépendant. Le travail de vérification des faits revient surtout aux journalistes, blogueurs indépendants. Néanmoins, les autorités doivent être proactives et ouvertes, surtout en période électorale pour permettre à ces derniers de faire leur travail.

« La population doit faire extrêmement attention aux informations qui circulent sur les réseaux pendant la période électorale. C’est un moment où, pour les partis politiques, tous les coups sont permis. La justice, à son tour, doit aussi veiller » conseille pour sa part Maliki Diallo, journaliste travaillant pour le site de vérification lelalon.com.

En 2018, un site d’informations s’était fait remarquer en attribuant une fausse déclaration à caractère ethnique à feu Soumaïla Cissé, alors candidat à la présidentielle. Des écarts de ce type sont de nature à plonger un pays dans le chaos. « Les médias doivent redoubler de vigilance pendant les périodes électorales », insiste encore Maliki Diallo.

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