La lutte contre les fausses nouvelles devient de plus en plus compliquée avec leur croissance. La solution pourrait se trouver dans la vérification des faits de façon collaborative : faire du maximum d’internautes des vérificateurs de faits.
Le monde est confronté à une vague de désinformation à cette ère du numérique, et le Mali n’est pas épargné. Entre faux tweets attribués à des personnalités, des images et vidéos sorties de leur contexte, des faux communiqués, les internautes sont envahis quotidiennement par des fausses nouvelles.
Les infox circulant plus vite que la vérification des faits, et les fact-checkers étant peu nombreux, difficile d’assainir les réseaux sociaux devenus des nids de fausses nouvelles. Elhadj Dicko, consultant en communication, propose le fact-checking participatif : « Les rares journalistes qui font du fact-checking ne suffisent pas. A titre d’exemple, seulement 3 600 articles de fact-checking ont été publiés en 2 ans par CheckNews, une référence dans le monde francophone qui bénéficie de l’appui de Facebook, soit seulement 5 par jour. Il faut partager la culture de la vérification et de la dénonciation avec le maximum d’internautes ».
Inciter à l’auto-formation
Les outils de vérification des faits sont faciles à appréhender pour qui veut. Mais il faut déjà que les internautes réalisent leur rôle dans la lutte contre la désinformation. Cela passera par une sensibilisation de masse. Des plateformes sont disponibles pour se former gratuitement.
Il est clair que la vérification d’une information peut s’avérer très technique et souvent déroutante pour des néophytes. Ces derniers peuvent user des outils Facebook. Facebook permet de signaler des informations. L‘information sera ensuite traitée par des experts, étiquetées si elles s’avèrent fausses pour informer les utilisateurs.
Taguer les médias et signaler
Les internautes peuvent également opter pour les tags de fact-checkers célèbres et les rubriques des médias comme BenbereVerif, Le Jalon, etc. Ces médias pourront se charger de la vérification et du partage. Pour démanteler les auteurs de fausses nouvelles, les internautes peuvent signaler massivement les pages et comptes Twitter qui en publient fréquemment.
Le célèbre lanceur d’alerte Edward Snowden explique dans cette vidéo pourquoi la vérification doit être l’affaire de tous. Il avance : « Le problème des fake news ne se résout pas par l’action d’une autorité, mais plutôt parce que nous, en tant que participants, en tant que citoyens, en tant qu’utilisateurs de ces services, nous coopérons les uns avec les autres. En débattant et en échangeant nous pourrons isoler ce qui est faux et ce qui est vrai ».
Au Mali, les rubriques des médias cités plus haut font un gros travail mais le fact-checking collaboratif apportera une autre approche de vérification plurielle et c’est aux médias et aux autorités d’en faire la promotion.