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#BenbereVerif : mange-t-on vraiment du plastique ou avale-t-on seulement beaucoup de rumeurs ?
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Des vidéos montrant du riz qui brûle, du poisson qui se tord ou des chips « en plastique » refont sans cesse surface sur la toile malienne. À chaque fois, elles déclenchent les mêmes réactions : peur, colère, indignation. Mais la science, elle, dit tout autre chose.

Depuis plusieurs années, la toile malienne s’enflamme pour des histoires de riz ou de poisson « en plastique ». Le scénario est toujours le même : une vidéo virale, quelques commentaires alarmistes, et la rumeur se propage comme une traînée de poudre.

Pourtant, aucune de ces affirmations n’a jamais été confirmée par une analyse fiable. Les spécialistes sont clairs : ces vidéos reposent sur des malentendus, souvent liés à de mauvaises conditions de conservation ou à des réactions naturelles des aliments.

Aucune matière pastique

L’histoire du « riz en plastique » n’est pas nouvelle. Depuis 2017, elle circule dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, du Nigeria au Sénégal en passant par le Mali.

Les vidéos proviennent souvent de marchés asiatiques ou d’usines de riz fortifié, un riz mélangé à des grains reconstitués à base de vitamines et de minéraux. Mais sorties de leur contexte, elles deviennent la preuve supposée d’un complot industriel. Des enquêtes de Jeune Afrique et des  Observateurs a montré qu’aucun riz en plastique n’a jamais été découvert en Afrique. En 2019 déjà, des chips pour enfants avaient été présentés comme étant « en plastique ».
Après analyses, l’ANSSA et le Laboratoire national de la santé avaient confirmé qu’elles ne contenaient aucune matière plastique ni substance toxique.

Pourquoi ces rumeurs au Mali   

Au Mali, la rumeur du « poisson en plastique » a refait surface.
Plusieurs vidéos circulant sur les réseaux montrent des poissons à la chair jugée trop dure ou « caoutchouteuse », filmés dans divers marchés de Bamako. Ces images ont relancé la polémique, d’autant plus qu’une prise de parole de la chanteuse Oumou Sangaré est venue amplifier la méfiance et nourrir la peur collective.

Mais la Direction nationale de la pêche (DNP) a rapidement démenti ces allégations. Selon un expert interrogé par Maliactu, ce phénomène s’explique par une mauvaise conservation : « Quand le poisson est congelé trop lentement ou recongelé plusieurs fois, sa texture devient élastique, presque comme du caoutchouc. Ce n’est pas du plastique, mais une dénaturation de la chair. » Aucune inspection officielle n’a confirmé la présence de « poisson en plastique ».

Elles prospèrent sur un terreau bien favorable : une méfiance grandissante envers les produits importés, des pénuries et hausses de prix qui attisent la crainte de la fraude, et surtout l’influence des réseaux sociaux, où chacun s’improvise « expert » en sécurité alimentaire.

Les fameux « tests maison » brûler un grain de riz ou tremper un poisson suspect n’ont pourtant aucune valeur scientifique. Le riz, riche en amidon, dégage naturellement une odeur légèrement sucrée lorsqu’il brûle, souvent confondue avec celle du plastique. Quant à la texture élastique de certains poissons, elle s’explique simplement par une congélation lente ou un mauvais stockage, sans aucun lien avec la présence de plastique.

Aucune enquête n’a jamais prouvé l’existence de riz, de poisson ou de chips en plastique au Mali. Ces infox prospèrent sur la peur et la panique.

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