Attention, cette vidéo d’une voie ferrée endommagée par les eaux de pluie n’est pas du Mali
#SiraKura : la mise en place d’un « logiciel de filtrage des fake news » est-elle possible au Mali ?
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La recommandation, lors des Assises nationales de la refondation (ANR), de mettre en place un logiciel qui permettrait de filtrer les fausses informations (fake news) fait débat au sein des professionnels du fact-checking. Deux d’entre eux expriment leurs réserves.

Les fakes news ou fausses informations prennent de l’ampleur dans le monde, surtout à travers les réseaux sociaux. Ces dernières années au Mali, le phénomène, provenant généralement de discours ou d’analyses de certaines personnalités politiques ou publiques et des internautes, pollue la toile et induit le public en erreur. Le contexte sécuritaire a aussi constitué un terreau fertile à la propagation de ces rumeurs. La situation inquiète plus d’un. C’est sûrement en raison de ce constat que les ANR ont recommandé la conception d’un « logiciel de filtrage » des fausses informations. L’idée est sûrement de permettre une plus grande efficacité dans la lutte contre les fake news dans notre pays.

Des acteurs évoluant dans le domaine du fact-checking au Mali trouvent cette proposition « irréaliste. »

Manque de compétence

Les « fact-checkeurs », dont le travail est de vérifier les fausses informations, estiment que cela crée une certaine confusion. « L’État malien n’a aucune compétence ni les moyens de filtrer les fausses informations diffusées essentiellement à travers les médias sociaux. Cette proposition n’est pas réaliste », pense Lassina Niangaly, journaliste au Jalon, un site de vérification des faits au Mali. Aliou Diallo, qui travaille pour BenbereVerif, s’interroge également : « Je me demande techniquement comment il sera possible de créer un logiciel de filtrage de fausses informations ».

Cependant, pour eux, l’État pourrait faciliter le travail des professionnels qu’ils sont. L’une des possibilités est de relayer les informations démenties à travers les canaux de communication de l’État, notamment les chaines de télévision et radio publiques. Cela pourrait contribuer à rendre la lutte plus efficace contre les fausses informations.

Régulation du secteur de l’information

L’accès à l’information est un droit pour chaque citoyen. Par contre, qu’en est-il de la fiabilité des informations mises à la disponibilité de la population ? Qui sont ceux qui fournissent les informations ? Ce sont à ces différentes questions que l’État doit vraiment apporter des réponses, estime M. Niangaly. « Ce que l’État peut faire, c’est bien de réguler le secteur de l’information, promouvoir l’éducation aux médias dans les établissements scolaires », ajoute-il.

Certaines recommandations, à l’exemple de celle sur la mise en place « d’un logiciel de filtrage » des fausses informations, ont sans doute été formulées avec beaucoup de passion lors des ANR. Il est, donc, important de prendre du recul pour mieux analyser ces recommandations en vue d’en assurer une meilleure application.

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