Le 31 mars 2020, date butoir pour avoir la vignette au tarif normal s’élevant à 6000 francs CFA, les motocyclistes et détenteurs de tricycles ont fait la queue devant la Mairie du district de Bamako, sans respect de la distanciation sociale. Alors que le Coronavirus rôde dans le pays.
Aux environs de 10h, la devanture de la Mairie du district de Bamako et ses alentours étaient bondés de monde ce mardi 31 mars. Pour qui a l’habitude de la course chaque année pour avoir la vignette biométrique à la dernière minute, cela n’a rien d’étonnant. Ce sont les propriétaires d’engin à deux roues voire de tricycles qui sont là pour se procurer la vignette.
Ces vignettes, faisant partie des impôts et des taxes et ne sont délivrées qu’à la Mairie du district de Bamako, coûtent normalement 6000 francs CFA. Mais il y a quelques jours, la Mairie du district a indiqué dans un communiqué qu’à partir de fin mars le prix doublera. La vignette sera cédée alors à 12 000 francs CFA. Ainsi, comme chaque année, il y a des gens qui attendent le dernier moment pour se procurer la vignette au prix d’un parcours du combattant.
Il y avait une foule immense malgré toutes les campagnes de sensibilisation en cours au danger du (Covid-19). Pourtant, le gouvernement a interdit les regroupements au-delà de cinquante personnes. Il a aussi recommandé le respect de certaines mesures sanitaires, parmi lesquelles se trouve la distanciation sociale.
« Le mandat de la Mairie se limite à l’intérieur de la Mairie »
Le plus saisissant, c’est que les agents de la Mairie ne cherchaient même pas à faire respecter ces mesures sanitaires. Ils attendaient qu’un usager entre dans l’enceinte pour être soumis à la règle de la distanciation et aux gestes barrières.
J’ai soulevé le problème en interrogeant un agent. Ma préoccupation était de savoir pourquoi la Mairie ne faisait pas respecter ces mesures-là à la devanture, vu que les personnes qui sont dehors sont les mêmes qui finissent par y entrer. « Bonjour ! Le mandat de la Mairie se limite à l’intérieur de la Mairie. Si vous-mêmes êtes conscients des risques, respectez les mesures sans qu’on vous y oblige », a-t-il répondu.
« C’est Dieu qui sauve »
Les autorités doivent faire preuve de rigueur. En pleine pandémie, c’est juste malheureux de voir les gens se comporter de la sorte. On pouvait compter des centaines de personnes. De petits groupes formés par-ci, par-là. Chacun s’occupant de son business. On sentait que personne ne se souciait vraiment de la maladie qui rôde parmi nous. « C’est Dieu qui sauve », m’a lancé un usager assis sur sa moto, lorsque je lui ai demandé s’il ne craignait pas la contamination.
C’est malheureusement la preuve que certains ne comprennent que le langage de la force. Les autorités doivent donc allier à la sensibilisation la répression pour que les gens respectent les mesures. La répression, sinon faire payer des amendes aux récalcitrants.
Pourquoi ne pas repousser la datte date butoir