#SiraKura : la valorisation des tissus traditionnels, un pas vers le développement
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#SiraKura : la valorisation des tissus traditionnels, un pas vers le développement

Les tissus traditionnels, appelés « bogolan », sont fabriqués chez nous avec nos propres matières premières et par nos artisans. Pour le développement économique et culturel du pays, une grande partie de la population n’a pas manqué de mentionner la valorisation de ces tenues lors des Assises nationales pour la refondation (ANR).

Le bogolan est une technique traditionnelle d’origine malienne. Il était une tenue réservée à la classe des chasseurs, des guerriers et des guérisseurs. Au fil du temps, plusieurs communautés l’ont valorisé : les Bamanan, les Bwa, les Dogon, les Senoufo, les Minianka…

Une toile de coton faite à la main de couleurs noires et jaunes, avec une petite touche de blanc brun et rouge, est de nos jours de plus en plus recommandée à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. La preuve, il est devenu la parure préférée de nos mariés et bon nombre de nos ministres le portent.

Mettre en avant le textile malien

Bien qu’il ait pris du temps avant de se répandre, le métier de confection du bogolan crée aujourd’hui de l’emploi et assure la promotion du textile malien aux yeux du monde. Brehima Bamba, dit « Garry », chargé de statistique à la Direction nationale de l’artisanat, nous parle de la partition de l’État dans cette promotion et cette valorisation du bogolan : « L’État gère nos tenues traditionnelles à travers le Centre du développement de l’artisanat textile (CDAT), une structure spécialisée dans la valorisation des produits textiles ».

Il poursuit en expliquant que, pour cela, le ministre de tutelle a un chronogramme et donne des directives à la Direction nationale de l’artisanat pour la bonne marche de la valorisation des produits textiles.

Pour soutenir ces propos, Modibo Touré, artisan, affirme qu’avant, l’État ne s’investissait pas trop dans la promotion du bogolan. Actuellement, cela commence à aller, vu que celui-ci commence à organiser des foires pour la mise en vente du textile malien. Cela, pour lui, n’est pas suffisant. Il exhorte à faire encore mieux en saluant le fait que le sujet a été abordé lors des Assises nationales de la refondation.

Plaidoyer

La consommation locale du bogolan devient de plus en plus importante. Et pourtant, la Compagnie malienne du textile (Comatex), première fournisseuse est fermée depuis un bon moment pour des raisons techniques. Un handicap pour le textile malien. C’est pourquoi, nous assistons avec remords à la fabrication des pagnes pour la célébration de la journée internationale des femmes – le 8 mars– à l’extérieur du pays. « Avec la pénurie des matières premières et l’arrêt de production de la Comatex, les tissus commencent vraiment à manquer et cela limite la production. C’est pourquoi, les tenues deviennent très chères », constate Modibo Touré.

Avec la notoriété acquise au fil du temps, de par son côté naturel avec un support 100% coton, la tenue traditionnelle malienne est actuellement très convoitée au Mali et dans la sous-région voire au-delà. Ousmane Ambana, un étudiant en master, nous fait part de ses demandes auprès de l’État : « Il est temps de valoriser nos tisserands qui sont de vaillants artisans. Ce qu’ils font est remarquable et permet de perpétuer nos coutumes et cultures ».

Il ajoute que, pour une croissance économique rentable et profitable à tous, il serait mieux d’améliorer les conditions de travail des artisans en leur fournissant le matériel qu’il faut pour la bonne marche de leur travail.

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