Les femmes de certaines communautés du Nord sont considérées comme « impures » par celles du Sud, parce qu’elles ne sont pas excisées. Pourtant, ces préjugés n’ont aucun fondement puisque l’excision est une pratique culturelle qui n’a rien à voir avec la religion, écrit la blogueuse Niamoye Sangaré.
Hadiza est une jeune fille ressortissante de Goundam, dans la région de Tombouctou. Suite à la crise du Nord, elle a migré vers le sud du pays avec sa famille pour s’installer à Ségou. Tout se passait bien jusqu’à ce qu’elle rencontre Madou, un jeune homme charmant.
« Madou voulait m’épouser, et moi aussi je le voulais. Mais notre union n’a jamais vu le jour. Sa famille s’est opposée à notre mariage parce que je viens du Nord. Elle trouve que nous, les femmes songhaïs, sommes répugnantes parce que nous ne sommes pas excisées », témoigne-t-elle.
« Sexuellement insatiables »
En effet, l’excision, très courante dans le Sud du Mali, n’est pas pratiquée dans certaines communautés du Nord, et cela provoque toutes sortes de préjugés sur les femmes, surtout celles de la communauté songhaï, pour être précis. «Elles sont insatiables sexuellement parce qu’elles ne sont pas excisées. Elles sont de mœurs légères», entend-on souvent.
Ce genre de préjugés est ancré dans les esprits et cela provoque beaucoup de disputes entre les filles du Sud et celles du Nord. Je me rappelle m’être violemment disputée avec deux de mes camarades au lycée, qui avaient les mêmes préjugés sur les femmes du Nord.
Même si ça n’a rien à voir avec l’hygiène, beaucoup de femmes du Sud considèrent que celles du Nord sont « sales ». Pour elles, il faut forcément être excisée pour être une vraie femme, purifiée et propre d’un point de vu de la religion.
Des préjugés infondés
Beaucoup pensent en en effet que l’excision est une pratique islamique, alors qu’en réalité il s’agit d’une pratique culturelle qui n’a rien à voir avec la religion. Elle n’est pas recommandée par le Coran. Au Mali, il n’y a aucune loi qui interdit formellement l’excision, une pratique qui concerne pourtant environ 91% des femmes de 15 à 45 ans, estime une enquête datant de 2012-2013, même si ce chiffre est aujourd’hui en baisse (cf.encadré ci-dessous).
Selon mes propres remarques, ces préjugés viennent malheureusement en grande partie de la gent féminine. Certaines personnes trouvent même que c’est juste par jalousie. De fait, les filles accusées d’être « impures » parce que non excisées sont pourtant très appréciées par les hommes de toutes cultures pour la même raison.
Je pense donc qu’il n’y a aucune raison de diaboliser les femmes qui ne sont pas excisées. Je respecte l’opinion de chacun, mais s’il m’arrive d’avoir une fille, je n’accepterai jamais qu’elle soit excisée puisque les dangers de cette pratique ne sont plus à démontrer.
Le Mali … et les autres |
Si l’on en croit une étude (en anglais) publiée dans le très sérieux British Medical Journal Global Health au début du mois de novembre, la pratique de l’excision a considérablement tendance à baisser sur tout le continent africain, y compris au Mali, pourtant « en tête » des pays où cette coutume perdure en Afrique de l’Ouest, avec 75,2% des femmes encore excisées. Dans certains pays de la région, ce chiffre est devenu totalement marginal (0,4 % au Ghana, 0,53 % au Togo ou encore 1,80 % au Bénin), principalement en raison de l’adoption de dispositions légales, encore inexistantes au Mali. L’action des ONG dans des villes comme Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, ou encore Mopti, serait ainsi directement à l’origine de la baisse progressive de cette pratique au Mali. L’excision fait courir le risque de graves dangers pour les filles et les femmes qui y sont confrontées (infections ou hémorragies, choc au moment de l’opération, douleurs intenses, ainsi que des complications obstétricales lors de la grossesse et de l’accouchement). Rappelons que l’ONU a fait de l’éradication des mutilations génitales féminines – dont l’excision fait partie – à l’horizon 2030 un des objectifs du développement durable (ODD) en 2015. Objectifs adoptés par l’unanimité des États – dont le Mali – en 2015. |
A ceux que je sache . Beaucoup des filles du sud n’ont pas été exisé. Et cet article ne dis pas vrais. En aucun cas les filles sudiste n’ont cette pensée songronu . Vous devez réfléchir sur d’autres thèmes de cohésion que celle ci
X du Nord, Y du Sud c’est un terme à bannir du vocabulaire des journalistes dans un Mali en ébullition. Contentez-vous de dire « fille excisée et non excisée. En plus, ton exemple n’est pas du tout convaincant. Qui a dit au parent que la fille n’est pas excisée? Pas à Segou en tout cas car je suis de là bas, je connais la mentalité des gens. Coupée ou pas, on gère tout ma chère.
je partage entièrement votre analyse.le Mali est 1.
Je ne partage pas du tout ce point de vue. Peut etre que toi tu desires les non excisees, sonon pas la majorité ici au sud, meme si j’aime pas utilisé ce mot sud dans mon pays. Beaucoup de gens comme moi ne veulent pas de femme BLAKORO
Conneries
J’ai des problemes avec les raisons evoquees pour justifier l’excision, en particulier l’insatiabilite sexuelle des femmes non excisees. On ne peut stigmatiser toutes les femmes non excisees qu’elles sont insatiables sexuellement. Et que dire alors des femmes excisees qui ne sont pas serieuses? Dans ce cas de figure, l’excision est donc sans impact sur l’insatiabilite.Cherchons donc ailleurs les raisons de l’insatiabilite sexuelle. A mon avis, le plus important est de s’aimer l’un l’autre.
Dapres un grand frere precheur Le prophète paix et salut sur lui a parlé de l’excision comme étant une recommandation et non comme obligation ( ce qui a été dit comme obligation est celle des garçons)